Cameroun - Parlement - Richard Makon (Politologue): «Il est nécessaire que l’assemblée nationale essaye de moderniser son infrastructure à la fois normative et institutionnelle»

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 13-Dec-2017 - 18h49   9023                      
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Richard Makon W. TCHANGO
Selon le politologue camerounais, les tensions observées à l’hémicycle ces dernières semaines traduisent le ras-le-bol des élus de l’opposition par rapport à leur musellement par les présidents des deux chambres

 La session budgétaire de l’Assemblée nationale du Cameroun débutée le mardi 14 novembre 2017 s’achève ce mercredi 13 décembre 2017 à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle. Le président de l’auguste chambre Cavaye Yeguie Djibril a invité les députés à permettre que la clôture de cette session de novembre se fasse avec le même enthousiasme qu’à l’ouverture. Pas sûr que son vœu soit exaucé quand on sait que cette session de novembre aura été sans doute la plus agitée de l’histoire politique du Cameroun.  Entre l’incendie qui a ravagé plusieurs étages du bâtiment principal de l’assemblée nationale et les manifestations des députés du Social Democratic Front (SDF), Cavaye Yeguié Djibril et les autres membres du bureau de la chambre basse du Parlement auront eu un mois très difficile.

Politologue, le Dr Richard Makon explique que les tensions observées de la part des députés  et sénateurs de l’opposition traduisent le ras-le-bol de ces parlementaires par rapport à leur musellement par les présidents des deux chambres.  « Dès lors que l’opposition se rend compte qu’elle ne peut pas librement s’exprimer, elle est parfois contrainte à lancer des actions qui peuvent être pour la plupart des cas regrettables. Il est bon que nos représentants à l’assemblée nationale, ceux-là  qui représentent le pouvoir du peuple souverain puissent discuter de façon pacifique, de façon responsable, de façon républicaine sur cette question qui est centrale pour que tout le monde puisse proposer des solutions parce qu’on se rend bien compte aujourd’hui qu’on est dans une situation de blocage, à la désobéissance civile, à la contestation de la légitimité des institutions démocratiques. A chaque fois qu’on essaye d’embastiller le peuple, de bâillonner la libre expression,  on court toujours vers des situations de blocage qui sont préjudiciables. Il est nécessaire que l’assemblée nationale essaye de moderniser son infrastructure à la fois normative et institutionnelle pour permettre qu’un libre débat puisse se faire de la façon la plus sereine. » Explique l’universitaire.  

Les députés du Social Démocratic Front réclamaient l’ouverture d’un débat parlementaire sur la crise anglophone. Face au refus catégorique du bureau ayant à sa tête Cavaye Yeguie Djibril, ils ont engagé l’opération « Blocus » à travers laquelle ils ont plusieurs fois perturbé le déroulement des travaux à l’hémicycle de Ngoa Ekelle. Au cours de cette session budgétaire, les députés ont reçu un projet de loi de finances qui s’élève à 4513 milliards de Francs CFA. S’il est adopté par les parlementaires, il sera déposé sur la table du Président de la République pour promulgation dans un délai de 15 jours.

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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