Cameroun - Patrimoine: Les Allemands veulent préserver leurs reliques coloniales

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Feb-2017 - 10h39   48385                      
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Statue Charles Atangana à Yaoundé Archives
1916-2017. Plus d’un siècle déjà que les Allemands ont quitté le Cameroun. Mais les marques de leur présence demeurent parmi nous.

Des projets tels que les exploitations agricoles, la construction en 1908 de la mission catholique du Sacré Cœur par la congrégation des Pères Pallotins, ainsi que la construction des bâtiments administratifs et de nombreuses voiries à l’Ouest du Cameroun, ont vu le jour sous la colonisation allemande au Cameroun.

«À cette liste non exhaustive s’ajoute un enchainement de cartes montrant les différentes modifications de la superficie du Cameroun qui est passée de 790.000 km2 en 1911 à 475.442 km2 actuellement. Quelques-unes de ces empreintes considérées aujourd’hui comme les vestiges de la colonisation reposent aux archives nationales, office chargé de préserver notre patrimoine», fait savoir Le Quotidien de l’Économie, dans sa parution du 24 février 2017.

Dans le souci d’optimiser les garanties de conservation et de préservation du patrimoine, la Communauté allemande du Cameroun en collaboration avec l’Institut Goethe, a renoué avec la traduction d’un inventaire créé lors d’un projet commun entre les Archives nationales et le Bundesarchiv en Allemagne entre les années 1970 et 1990. Le quotidien explique que cet inventaire remis aux chercheurs en 1994, contient des méta-informations pour environ 5300 actes et documents, datant de l’époque coloniale allemande au Cameroun.

Le Dr Esther Olembe, directeur des Archives nationales reconnaît que ces documents constituent le socle de l’histoire du Cameroun. Mais, le caractère gothique utilisé empêche considérablement l’exploitation desdits documents. Même les Allemands aujourd’hui sont incapables de le déchiffrer. Le décryptage de ces signes de langage est donc l’objet d’un séminaire ouvert aux archives nationales depuis le 13 février dernier. Ce séminaire porte précisément sur la préservation et la conservation du fonds allemand des archives nationales. Il va durer trois semaines.

La partie allemande met à la disposition des archives nationales 600 boîtes d’archives incombustibles, 2500 chemises cartonnées d’un poids total de 700 kg, ainsi que du matériel logistique nécessaire à l’assainissement des espaces grâce aux financements du Fonds allemand disponible aux archives nationales. «En tant qu’archivistes, nous aurons affaire à des gens qui ne maitrisent pas l’écriture. On a besoin d’une journée pour leur faire apprendre l’écriture. Et après, il faut encore un petit exercice. Celui de la traduction» explique un formateur allemand. «L’institut Goethe a développé un matériel d’enseignement où on apprend à lire, aussi à écrire. Ça facilite les choses. L’écriture, elle n’est pas si étrangère comme on le pense. Les documents de l’ancien français sont écrits dans cette langue-là. C’est vraiment une chose faisable, il faut simplement s’y mettre», ajoute-t-il.

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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