Cameroun - Paul Ayah Abine: «Sans surprise tous les magistrats qui ont examiné mon affaire ont été promus récemment par le Chef de l’Etat»

Par Josiane Rose NDANGUE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 28-Jul-2017 - 20h00   11463                      
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Paul Ayah Abine Archives
En parlant de ses 200 jours de détention au Secrétariat d’Etat à la défense, l’ancien avocat général près la Cour suprême explique aussi les raisons qui l'ont conduit à saisir dernièrement l’Onu.

Dans les colonnes du 28 juillet 2017 du Quotidien Emergence, Paul Ayah Abine le Magistrat détenu au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) s’exprime sur sa détention qu’il juge «arbitraire». Il parle surtout aussi de l’action qu’il a engagée auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu). L’ancien avocat général près la Cour suprême a en date du 6 juillet 2017, par le biais de ses proches fait parvenir une correspondance au Groupe de travail arbitraire de l’Onu. Dans ladite correspondance il demande au groupe de travail onusien d’examiner son cas.

Sur les raisons qui l’ont poussé à saisir la Commission des droits de l’homme des Nations unies, Paul Ayah Abine déclare «je suis enlevé de mon domicile et détenu contre toutes les lois de la République. Tous les recours internes ont été épuisé sans que la justice tant attendue par l’ensemble des camerounais de bonne foi me soit rendue. Cette justice est confisquée par certains individus qui manipulent nos institutions républicaines. Sans surprise, tous les magistrats qui ont examiné mon affaire ont été promus récemment par le Chef de l’Etat lors du dernier Conseil de la magistrature. Vous comprenez vous-mêmes que dans le contexte actuel au Cameroun, la justice ne peut pas être rendue en ma faveur».

A la question de savoir si le magistrat pense que sa plainte va connaître une évolution, il déclare «je garde espoir et je crois en Dieu. Les faits sont là, je ne sais pas ce qu’on me reproche, car je n’ai même pas besoin des avocats pour me défendre. La pétition en question attaque la forme et non le fond du dossier. Cette action va dans la même logique que l’habeas corpus inscrite dans l’article 548 de notre code de procédure pénale. Il est cas de statuer sur mon cas, commençant par mon arrestation, jusqu’à la mise en détention. Il faut juste qu’on me dise si la procédure normale a été suivie».

Paul Ayah Abine ajoute qu’en fait il paie le prix de son opposition à la modification de la Constitution en 2008 alors qu’il était Député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

 

 

Auteur:
Josiane Rose NDANGUE
 @ljndangueCIN
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