Cameroun - People/Ntondobe, artiste musicien: «En France, je travaillais nuit et jour. Le jour comme agent de sécurité, la nuit en boîte de nuit en tant que videur»

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Sep-2017 - 12h27   19733                      
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Ntondobe Ntondobe
Après 20 ans d’hibernation, le chanteur de Bikutsi des années 90 revient sur la scène musicale avec un nouvel album «Les aléas». Sur les raisons de sa longue absence, Ntondobe dit avoir sacrifié la musique pour ses enfants.

C’est à cœur ouvert que le musicien se livre dans une interview accordée à Cameroon Tribune en kiosque le mercredi 13 septembre 2017: «Je suis parti du Cameroun en 1999, pour m’installer en France. J’ai voulu donner une autre vie à mes enfants. Donc j’y suis d’abord allé pour m’implanter et après mes six enfants qui sont présentement là-bas, m’y ont rejoint. J’ai pris le temps de les élever. Des fois seul, des fois avec une femme. Avec des hauts et des bas. On s’en est sorti. Ils sont grands maintenant et le dernier a 19 ans».

Ce résultat a été obtenu après de lourds sacrifices: «J’ai pris beaucoup de temps pour ma famille. J’ai sacrifié certaines choses comme la musique. En France, je travaillais nuit et jour. Le jour comme agent de sécurité, la nuit en boîte de nuit en tant que videur. Après la boîte de nuit, il fallait travailler encore pour avoir des sous pour que les enfants aillent à l’école. Je n’avais vraiment pas la tête à faire de la musique, mais elle était là, dans mon cœur», raconte-t-il.

«Pendant que mes enfants étaient encore mineurs, je ne pouvais pas les laisser seuls. Un voisin qui ne m’aime pas aurait pu me trahir auprès des services sociaux et on me les aurait enlevés. J’ai dû donc d’abord les suivre, les emmener à l’école, au foot, etc. Une fois grands, ils m’ont dit: «Papa tu attends quoi pour reprendre la musique ?», poursuit l’artiste musicien.

Aujourd’hui, Ntondobe revient avec un nouvel album «Les aléas», qu’il présente en ces termes: «Dans cet album, il y a des titres que j’avais composés en 1999 quand j’étais même encore au Cameroun comme «L’homme des forêts». J’avais vécu la dévastation des forêts, je voyais le bois qui partait. J’ai grandi là-dedans parce que je suis du Sud. Donc je voyais des grumiers passer et c’était tellement touchant que j’ai composé ce titre. Après, il y a des titres que j’ai composés en France comme «Les aléas»».

««Les aléas» c’est ma vie, c’est votre vie, c’est la vie de tout le monde. Il existe des aléas de la vie positifs ou négatifs. Cela fait donc plusieurs années que je travaille cet album. Il y a des titres qui ont 15 ans d’âge, car pour mieux sauter il faut reculer. Et après avoir composé, je suis revenu au Cameroun l’an dernier et j’ai travaillé avec Victorien Essono, mon arrangeur. J’ai également travaillé dans le studio «Black Feeling Record» basé à Emombo. J’ai travaillé avec des musiciens camerounais parce que le vrai bikutsi se fait au Cameroun. Il faut revenir à la base», conclut-il.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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