Le Planet Hotel, à Douala, a accueilli le 17 avril une autre édition du Dîner Débat Des Dirigeantes en abrégé 4D. L’ordre du jour de ce forum comprenait 5 points parmi lesquels, un échange sur la création d’un fonds d’investissement, par les femmes et pour les femmes afin de développer l’entrepreneuriat féminin, un débat sur les avantages et inconvénients de la mise en œuvre, dans le cadre d’une loi, des quotas pour la féminisation des postes de direction.

La question du financement a été longuement débattue. Les femmes souhaitent être aidées dans ce sens. Mais avant que cela arrive, elles recherchent des solutions. «Les femmes ont un problème de financement. Est-ce qu’il faut baisser les bras ? Non. Il faut se lever. On a vu le modèle du Sénégal avec le Wi capital. C’est l’œuvre d’Evelyne Diaw, une femme que j’ai interviewée. C’est de là qu’est partie cette idée. 4 femmes se sont levées et ont mis en place cette idée de financement. Aujourd’hui ce financement est soutenu aussi par l’Etat et la banque néerlandaise», compare Bel Lauretta Téné, co-modératrice des débats du week-end dernier.  

Clarence Yongo, la représentante de la marraine des 4D, abonde dans le même sens et souhaite une multiplication des initiatives du genre. «Au sortir d’une rencontre comme celle-ci, ce qu’on doit retenir en premier, c’est le changement de mentalité. Il permet de baliser le terrain et discuter des problèmes de fond. Le financement est le problème principal que rencontrent les femmes entrepreneures chez nous. La question c’est lever un coin de voile sur ces questions-là pour pouvoir résoudre le problème et que les femmes entreprennent de façon plus sereine et qu’elles aient des fonds pour pouvoir faire survivre leurs entreprises. Des rencontres comme celles-ci permettent de porter des plaidoyers».   

Le but de l’organisateur des 4D Thierry Téné est de «mettre en exergue le benchmark des politiques de féminisation et de promotion de l’entrepreneuriat féminin au sein de la francophonie, valoriser et mettre en réseau les cadres et dirigeantes francophones d’Afrique, d’Europe, d’Asie et du Canada». Parce que l’Afrique est peu touchée par la crise sanitaire et que peu de pays africains ont adopté des politiques de féminisation, Afrique RSE, organisateur des débats 4D ,saisit l’opportunité de cette période particulière pour réunir dans les pays une vingtaine de dirigeantes influentes et triées sur le volet. Elles ont en commun leur grande sensibilité aux questions de féminisation et d’entrepreneuriat féminin avec une forte volonté de faire bouger les lignes. Thierry Téné, annonce une nouvelle version de ce forum de réflexion à Paris après la pandémie du Covid-19.