Cameroun - Politique Intérieure: Le député du RDPC, Jean Simon Ongola Omgba: «Il n’y a pas une tentative d’ingérence, il y’a un parti pris flagrant de la part de certains de nos partenaires, notamment les Etats-Unis et l’Union Européenne»

Par Wilfried ONDOA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Mar-2019 - 17h29   5226                      
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Honorable Jean Simon Ongola, Député RDPC Cameroon Tribune
Le député du RDPC, le Parti au pouvoir au Cameroun, a accordé une interview au quotidien Mutations paru le 15 mars 2019; Cameroon-Info.Net retranscrit les temps forts de cette interview.

La première session de l’année législative 2019 s’est ouverte cette semaine. Est-ce que vous ne pensez pas qu’il faille légiférer sur la question de tribalisme ?

Il faut légiférer sur le tribalisme. Nous condamnons avec la dernière énergie toutes les formes de tribalismes. Nous demandons qu’on légifère sur la question, mais nous disons aussi que l’une des raisons profondes du tribalisme, c’est le manque de justice sociale.

Est-ce que vous n’avez pas l’impression que les officiels font un peu l’autruche. Il n’y a pas beaucoup de condamnations claires de la part des plus hautes autorités de l’Etat…

Il y’a des condamnations. Je voudrais vous dire que le président Biya a eu des propos prémonitoires sur le sujet. Dans la dernière parution de son livre «pour le libéralisme communautaire», il dit bien qu’il n’y a pas une catégorie qui est composée de tribus privilégiées et une autre de tribus marginales.

L’autre grande attende de la session en cours au parlement, c’est aussi que les députés et sénateurs fassent des propositions dans le sens de la résolution de la crise sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest…

Oui, le parlement devrait plus que s’intéresser à cette crise. Cette crise est devenue un problème politique. (…) je pense qu’il est important d’ouvrir un dialogue inclusif et sans tabou, mais avec une ligne rouge qui est l’unité du pays.

Qu’est ce qui doit être fait pour que l’appel du chef de l’Etat à déposer les armes de la part des sécessionnistes soit suivi d’effets ?

La première porte de sortie c’est les perspectives d’un dialogue. Et c’est le gouvernement, c’est le chef de l’Etat seul qui peut avoir la main. Dans cette affaire-là, au départ, le leadership a été approximatif, la gouvernance tout à fait hasardeuse; ceci a profité à ceux qui étaient arrimés à la revendication historique du fédéralisme. Il ne faut pas qu’on se voile la face, nous avons hérité de deux cultures différentes. Sur le plan sociologique, ceux qui parlent de marginalisation, de subordination politique, sociale et même économique, y ont fait sur la base de leur doctrine. Tous ces problèmes-là doivent être mis sur la table. Dans un premier temps, c’est le gouvernement qui a la main sur la question parce qu’il continue à assurer l’autorité de l’Etat. S’il propose un cessez-le-feu sous ces conditions, celui-ci va être respecté.

Avez-vous le sentiment que les populations anglophones adhèrent au projet de fédéralisme ?

Nous ne pouvons pas dire que les populations, un seul instant, n’aient pas adhéré à ce projet funeste. Elles n’ont simplement pas prévu que les choses allaient dégénérer pour atteindre le niveau de gravité actuel.

Est-ce que vous pensez comme le gouvernement et certaines élites qu’il y a une tentative d’ingérence de la part de certaines puissances occidentales dans les affaires en cours au Cameroun ?

Il n’y a pas une tentative d’ingérence, il y’a un parti pris flagrant de la part de certains de nos partenaires, notamment les Etats-Unis et l’Union Européenne. Ils ont, de manière tout à fait flagrante, pris position sur des questions de politique intérieure du Cameroun.  Sur ce qui a été baptisé «marches blanches», les prises de position de ces partenaires ont un caractère éminemment inquisitoire !

Wilfried ONDOA

Auteur:
Wilfried ONDOA
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