Malgré les obstacles qui ont entravé sa marche vers son premier processus électoral dans la matinée du dimanche 7 octobre 2018, date de l’élection présidentielle au Cameroun, Rodrigue Nyounai n’a pas cédé au découragement. Au bout de plusieurs heures de fouilles dans les centres et bureaux de vote, ce jeune camerounais de 32 ans a finalement trouvé son bureau de vote au Centre de l’Ecole Publique de la Cité-Sic, dans l’Arrondissement de Douala 5e. « Il était très difficile pour moi de trouver mon bureau de vote. Depuis le matin, je vais de centre en centre pour chercher mon nom. Je me suis inscrit depuis un an avec des amis, leurs cartes sont sorties sauf la mienne. C’est finalement à l’Ecole publique de la Cité-Sic que j’ai retrouvé mon bureau de vote », explique cet électeur.
Agé de 32 ans, Rodrigue Nyounai participe ainsi, pour la première fois à une élection présidentielle. « En 2011 je n’ai pas voté parce que je n’avais pas vraiment compris l’importance du vote. On se disait que nos voix ne pouvaient pas compter et que le parti au pourvoir devait automatiquement gagner », justifie ce jeune camerounais. Contrairement à 2011, date de la dernière échéance présidentielle au Cameroun, où alors âgé de 25 ans, il s’était abstenu de voter, il croit fermement que les choses ont changé au bout de 7 ans, d’où sa motivation à aller aux urnes. Pour cet ingénieur en génie civil le Cameroun est en train de prendre un nouvel envol, vers une destination où les jeunes auront plus d’ouverture en termes d’emploi.
« Je pense que les choses ont changé. Les jeunes ont de nouvelles motivations. Nous avons des jeunes comme nous qui se sont lancés dans la campagne avec de projets profitables pour tout le monde et principalement pour la jeunesse. Il y a plusieurs candidats qui nous ont marqué pendant la campagne électorale, nous avons principalement été séduits par Cabral Libii (le candidat du parti Univers NDR) à travers son mouvement qui nous a poussé à aller nous inscrire pour que les choses changent », dit-il. Poussée quasiment par la même motivation que Rodrigue, Beatrice Mbako, une camerounaise d’une vingtaine d’années fait partie des premiers électeurs enregistrés au centre du Lycée Bilingue de Deïdo dans l’Arrondissement de Douala 1er. « J’espère que celui qui deviendra président, permettra aux jeunes de s’épanouir sur le plan professionnel et qu’il sera vraiment engagé pour le Cameroun », souhaite cette électrice.
C’est dans l’espoir d’embrasser un Cameroun nouveau, une nation dans laquelle les jeunes peuvent rêver, que ces électeurs, qui font partie d’un peu plus de deux millions de jeunes camerounais inscrits sur le fichier électoral, ont effectué leur devoir civique. En attendant la proclamation des résultats, ils souhaitent que le successeur de Paul Biya, candidat et président sortant, soit celui qu’ils ont choisi ce dimanche.
Marie Louise Simo