Cameroun - Présumés malfrats relaxés à Bafoussam (Ouest): Le Tribunal de première instance déclare son incompétence à juger l’affaire

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Jan-2021 - 13h40   6518                      
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Justice Camerounaise Archives
C’était au cours d’une audience publique et contradictoire qui s’est tenue le 18 janvier 2021.

Du nouveau dans l’affaire des présumés malfrats interpellés par la Police puis relaxés par le parquet de Bafoussam (Ouest) au mois de décembre 2020. Saisi par Adolphe Ngnigayem Fokou, responsable des établissements Bell K. Auto, et Simon Donfack Kengue, deux victimes des présumés malfrats, le Tribunal de première instance de Bafoussam a déclaré son incompétence à juger l’affaire. C’était au cours d’une audience publique et contradictoire tenue le 18 janvier 2021.

D’après le quotidien Le Messager édition du 22 janvier 2021, les faits ont été requalifiés au cours de cette audience. «Au départ énoncés comme vol simple par le procureur, les actes commis par les présumés malfrats ont été requalifiés en vol aggravé et recel de biens. Les faits requalifiés par le président de cette cour l’ont décidé à transmettre le dossier au juge d’instruction. Une autorité judiciaire qui devra reconsidérer le dossier et procéder à de nouvelles auditions. De même qu’il devra lancer des mandats d’arrêt contre les sept présumés malfrats en cabale depuis leur relaxe par le parquet le 18 décembre 2020», précise le journal.

La décision du juge fait suite aux plaidoiries des conseils des deux principaux plaignants et les réquisitions soulevées par la partie civile. En effet, le procureur de céans estime que suite aux sollicitations des plaignants, les présumés malfrats «ont été libérés par le procureur de la République près les tribunaux de grande instance de l’Ouest et de première instance de la Mifi, sans motivation réelle».

Une décision saluée par les conseils des plaignants qui émettent le vœu «que le juge d’instruction qui sur le plan légal a de larges pouvoirs reconsidère toutes les irrégularités observées dans cette affaire».

Pour rappel, l’affaire a débuté le 18 décembre 2020. Neuf présumés malfrats sont appréhendés dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam au cours d’une enquête menée par la Brigade anti-criminalité du commissariat central de Bafoussam. Ces derniers sont accusés d’avoir dérobé des modules de véhicules, des véhicules et d’autres matériels de grande valeur. Présentés au Procureur de la République près les tribunaux de grande instance de l’Ouest et de première instance de la Mifi, ils sont libérés une heure après. La traque lancée quelques temps après permet à la police locale de rattraper deux présumés malfrats.

Les deux principales victimes de ce gang de malfrats, qui ont saisi le Premier ministre, chef du gouvernement, le ministre de la Justice et la Commission nationale anti-corruption (CONAC) pour des soupçons de corruption, estiment le préjudice financier subi à un peu plus de 300 millions de FCFA.

Auteur:
Béatrice KAZE
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