Cameroun - Prise de position: Le journaliste Georges Dougueli alerte sur les dangers du tribalisme

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Jul-2021 - 13h57   9327                      
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Georges Dougueli archives
Notre confrère déplore la montée en puissance du discours de haine, basé sur l’appartenance communautaire.

En décembre 2019, le Cameroun a modifié son Code pénal pour y introduire certaines dispositions qui répriment le tribalisme. L’article 241 (1) de ladite loi dispose que: «Est puni d’un emprisonnement de un (01) à deux (02) ans de prison et d’une amende de trois ans mille (300 000) à un million (1 000 000) de francs, celui qui, par quelque moyen que ce soit, tient des discours de haine ou procède aux incitations à la violence contre des personnes en raison de leur appartenance tribale et ou ethnique.

En cas de circonstances atténuantes, indique l’alinéa 2 de cet article, la peine d’emprisonnement prévue à l’alinéa 1 ci-dessus ne peut être inférieure à trois (03) mois et la peine d’amende à deux cent mille (200 000) francs.

L’alinéa 3 pour sa part prévoit que les peines sont doublées et les circonstances atténuantes pas reconnues lorsque l’auteur du discours de haine est un fonctionnaire, responsable de formation politique, de média, ou d’une institution religieuse.

Triste réalité

A l’époque de l’adoption de cette loi, l’objectif avoué était de mettre un terme au phénomène. Mais près de trois ans plus tard, force est de constater que le discours de haine, basé sur l’appartenance ethnique, ne s’est jamais aussi bien porté.

Désormais, presque tous les faits de la société camerounaise sont analysés sous le prisme du tribalisme. La situation est d’autant plus préoccupante que les acteurs connus de cette situation ne sont pas inquiétés.

Voilà qui fait sortir de ses gongs le journaliste Georges Dougueli. Dans un court texte publié ce 22 juillet 2021 sur Facebook, notre confrère, en service au magazine Jeune Afrique, alerte sur les dangers de ce phénomène.

Voici le texte:

EN ATTENDANT LA SAISON DES MACHETTES

Dans ce beau pays d’Afrique qui m’a vu naître, il paraît que les clivages politiques ne sont plus affaire d’idées mais d’ethnie. Je ne sais pas reconnaître l’ethnie d’un Camerounais par la seule consonance communautaire de son nom.

Un premier idéologue de la haine avait théorisé la «proximité sociologique». Un deuxième vient d’inventer la «proximité phonétique» de ces noms de personnes qui ne pensent pas comme lui.

Dès lors, pourquoi perdre son temps à échanger avec des contradicteurs qui n’écoutent pas ce que vous dites mais vous reprochent d’être issu d’une ethnie qui lui donne des insomnies ? Celle des "porcs", de ceux qui «ne seront jamais Président de la République»… Quitte à brûler ce qu'il reste de ladite «République»

Puisque que tous les écervelés ont micro ouvert en toute impunité dans les médias et réseaux sociaux, et que s’annonce la saison des barricades à l’entrée des villes et des machettes, merci de noter ceci, pour que nul n'en ignore: Je m’appelle Georges DOUGUELI. Je suis BAMILEKE d’Assala 1/Bokito.

Il est temps de sortir de cette longue nuit.

Auteur:
Fred BIHINA
 @t_b_d
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