L’ambiance est loin d’être sereine au sein du collectif des avocats des leaders séparatistes, Sisuku Ayuk Tabe et ses coaccusés incarcérés à la prison centrale de Kondengui.
Au cours d’une conférence de presse donnée le mardi 18 juin 2019 à Yaoundé, une dizaine d’avocats conduits par Me Paddy Young qui était jusqu’ici le second conseil au sein la défense, ont annoncé la destitution de Me John Fru Nsoh de ses fonctions de conseil principal de la défense.
Ces derniers ont expliqué les raisons de cette destitution. «Nous disons que les propos tenus par Me John Fru Nsoh dans de nombreux médias américains sont illégaux et heurtent l’éthique. Il a fait des allégations qu’il ne pouvait pas prouver. C’est pour cela que nous nous désolidarisons de lui», déclare Me Paddy Young dont les propos sont rapportés dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du mercredi 19 juin 2019.
«Le feu a été mis aux poudres après les récentes annonces de Me John Fru Nsoh indiquant la tenue des rencontres entre Sisiku Ayuk Tabe et certaines autorités de la présidence de la République. Des négociations seraient même ouvertes; ce qui justifierait la déclaration signée le 27 mai dernier par le président autoproclamé de la République d’Ambazonie, un Etat qui n’existe que dans certains esprits», relève le journal.
Jusqu’ici, le gouvernement n’a pas officiellement réagi à cette déclaration de Sisuku Ayuk Tabe. Une déclaration qui a d’ailleurs valu au leader séparatiste d’être déchu de la présidence de l’Etat ambazonien. Une décision prononcée par le Conseil de la restauration, l’organe législatif de cet Etat imaginaire. Le leader sécessionniste est accusé de «mettre en péril la révolution et les institutions du peuple et à créer de profondes divisions, de la confusion et des conflits», note Le Jour.
Arrêtés au mois de janvier 2018 au Nigeria, gardés sept mois durant au siège de la Gendarmerie nationale et incarcérés depuis le 22 novembre 2018 à la prison principale de Kondengui à Yaoundé, Ayuk Tabe et ses coaccusés sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation notamment le terrorisme, la propagation de fausses informations ou encore la non possession de la carte nationale d’identité. Ils risquent la peine de mort.