Le projet de loi régissant les associations artistiques et culturelles, déposé par le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt, le 26 juin 2020 et défendu trois jours plus tard devant les membres de la Commission des Affaires culturelles, sociales et familiales de l’Assemblée Nationale, suscite la colère des acteurs culturels.
Ils dénoncent «de nombreux manquements liés à ce projet de loi», renseigne le quotidien Mutations dans son édition du 1er juillet 2020. Pour se faire entendre, ils viennent de lancer une pétition. Une pétition sur laquelle on peut lire: «Nous, professionnels du secteur art et culture au Cameroun sommes offusqués par les mécanismes qui ont conduit à l’élaboration de ce projet de loi. Ils n’honorent pas les institutions de notre chère patrie…nous nous élevons contre plusieurs dispositions de ce projet de loi...».
D’après le journal, ces acteurs de la scène culturelle et artistique dénoncent entre autres, «le degré d’intervention à outrance du ministre en charge de la culture dans la vie des associations culturelles; la définition et le choix des formes d'association à objet culturel ainsi que la délimitation du champ d'action des associations à objet culturel aux arrondissements».
Autres griefs soulevés, «le glissement du régime de déclaration à celui d'autorisation des associations à objet culturel et l’incongruité d’un agrément pour exercer; la nécessité d'un accord préalable de la tutelle administrative pour affilier une association locale ou une fédération nationale à une association étrangère; le régime de sanctions par trop sévères et pour des motifs qui en eux-mêmes, posent déjà un problème quant à leur justesse…».
Pour les artistes, promoteurs culturels et autres acteurs culturels, «l'élaboration de lois d'un secteur aussi sensible doit être l’œuvre des professionnels en la matière», lit-on.