Cameroun - Rançon: L'État aurait versé 2 milliards de FCFA à Boko Haram pour la libération des Moulin-Fournier

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Jun-2017 - 16h27   8488                      
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Paul Biya et les ex- otages francais P R C
Le Groupe d’Action contre le Blanchiment d’argent en Afrique Centrale (GABAC) révèle dans son rapport d’avril 2017 que l’État a payé une rançon pour obtenir la libération, en 2013, des sept membres de la famille française Moulin-Fournier.

Dans sa publication du 19 juin 2017, Le Quotidien de l’Economie revient sur le rapport du Groupe d’Action contre le Blanchiment d’argent en Afrique Centrale (GABAC), oublié en avril dernier. Il en ressort que «le Cameroun a versé la somme de 3,5 millions de dollars (environ 2 milliards de FCFA) au groupe terroriste Boko Haram. C’était en avril 2013 au moment où la secte enlève sept membres de la famille française Tanguy Moulin-Fournier », souligne le journal. Le Gabac reprend à son compte un rapport confidentiel du gouvernement nigérian qui indique «Boko Haram a perçu environ 3,5 millions de dollars des négociateurs Français et Camerounais en échange des otages».

Selon le GABAC, c’est un certain Alhaji Abdalla, agent financier Camerounais est exportateur de véhicules basé à Amchidé qui était l’intermédiaire. «Il a joué un rôle majeur dans les négociations pour Boko Haram lors des discussions avec le gouvernement camerounais concernant la libération des sept membres de la famille française Moulin-Fournier en février 2013. En échange de leur libération, le gouvernement avait alors versé une rançon de 3,14 millions de dollars et libéré des prisonniers de Boko Haram en avril 2013», lit-on dans le rapport.

Selon des sources sécuritaires, Abdallah a effectivement pris part aux négociations avec Boko Haram, mais son interpellation subséquente par les services de sécurité ouvre des brèches sur les interactions entre les réseaux socioculturels, les réseaux d’affaires et les réseaux criminels. Le Gabac indique néanmoins que « Aucune source officielle ne confirme le paiement d’une rançon. Cependant, quelques indices tendent à le suggérer: Des billets de banque faisant vraisemblablement partie de la rançon ont été saisis; un des négociateurs a été interpellé par les services de sécurité et reste détenu; une personne a été interpellée et reste détenue en rapport avec lesdits enlèvements; certains intermédiaires dans les négociations sont traduits devant les juridictions». «L’actualité du sujet, la confidentialité des données, la paranoïa sécuritaire ont limité l’accès à l’information, obligeant à des approches alternatives de collecte des données», mentionne l’organisme dans son rapport.

Sept touristes français, dont quatre enfants, avaient été enlevés mardi 19 février 2017 dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, à la frontière du Nigeria. Il s’agissait d’un collaborateur expatrié du groupe GDF Suez et de sa famille.

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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