Cameroun - Réaction/Banda Kani (président du NMP) à propos de l’affaire du chef du village Minkan: «Ce sous-préfet a commis une faute. Il n’avait pas à menacer de destitution ce chef de village»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-May-2020 - 16h17   10756                      
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André Banda Kani capture d'écran
L’homme politique, soutien de Paul Biya depuis 2011, estime que le comportement qu’il dénonce résulte d’une déformation structurelle de la formation des administrateurs civils camerounais, héritée de la colonisation.

L’attitude de l’administrateur civil, qui a intimidé un chef de village dans le Sud cette semaine, n’a pas plus à André Banda Kani. Le président national du parti politique dénommé Nouveau Mouvement Populaire (NMP) a réagi à l’incident dans la matinale de ABK Radio le 22 Mai 2020.

L’homme politique, devenu supporter du Président Paul Biya en 2011, a condamné l’acte du sous-préfet grondeur. «Les sous-préfets sont la tutelle des chefs. C’est légal ce qu’il a dit, mais ce n’est pas juste. Par respect pour l’autorité traditionnelle il ne devait pas se comporter de la sorte».

Il estime que l’administrateur civil n’a pas appliqué ce qu’il a appris lors de sa formation à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). «Je pense que quand on leur donne le commandement, il y a ce qu’on appelle la ‘‘gentlemania du commandement’’. Si vous êtes dans le commandement, vous devez savoir gérer un ensemble de choses. Il ne faut pas se laisser aller à la colère. Quand on est dans le commandement, il faut être calme, pondéré. Il faut respecter ce qu’on appelle l’anthropologie du commandement. Ma position est claire: ce sous-préfet a commis une faute. Il n’avait pas à menacer de destitution ce chef de village».

L’intervenant régulier de la télévision panafricaine Afrique Média soutient que le chef de Minkan avait le droit d’accepter ou de refuser le don offert par le Président Paul Biya.  «Maintenant, le chef sait pourquoi il n’a pas reçu le don. C’est son droit. Si je vous fais un don, vous avez le droit de l’accepter ou pas. Vous ne pouvez pas insulter quelqu’un parce qu’il refuse le don du Président de la République jusqu’à menacer de l’enlever !», proteste le militant de la cause panafricaniste.  

Lorsque son intervieweur lui rappelle que certains cadres du RDPC ont déclaré qu’on ne refuse par un don du Président, il répond: «est-ce que le Président a dit: ‘mes dons sont souverains ?’’ Est-ce qu’il a dit qu’il est interdit de refuser ses dons ?  Il ne faut pas créer les conflits là où ça n’existe pas. Ce sous-préfet n’avait pas à créer un conflit inutile. Maintenant, l’impact que ça a pris dans les réseaux sociaux, il répare ça comment en terme d’image? On aide le Président quand  on gère les choses comme ça ?».

L’ancien président national du parti politique MANIDEM estime que les administrateurs civils doivent savoir ce qu’on appelle «maîtriser le jeu dialectique entre la loi et l’environnement de la loi». Il rappelle fort à propos qu’il a déjà eu à dénoncer l’attitude  de certains agents du commandement qui «continuent à considérer les populations comme des indigènes».

Il attribue ce comportement à «une déformation structurelle due à la longue nuit noire que nous avons traversée pendant la colonisation».  Cela étant, Banda Kani souhaite une réforme qui cible "le déséquilibre culturel" dans les formations des chefs de terre à l’ENAM.  

 

 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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