Cameroun - Réaction/Christophe Bobiokono (journaliste, spécialiste des questions juridiques) à propos des conclusions du dernier Conseil Supérieur de la Magistrature: «Le ministre de la Justice ne connaît pas les attentes des Camerounais»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 12-Aug-2020 - 09h02   3126                      
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Christophe BOBIOKONO C. T.
Le directeur de publication du journal spécialisé "Kalara" critique la répartition des premiers magistrats issus de la section Common Law. Il déplore l’absence d’une chambre dédiée dans chacune des juridictions du pays.

Les conclusions du dernier Conseil Supérieur de la Magistrature suscitent des réactions. Celle de Christophe Bobiokono, journaliste, spécialiste des questions juridiques, a été enregistrée sur Radio Balafon, basée à Douala, le 11 août 2020. Le directeur de publication du journal "Kalara" a réagi aux déclarations du ministre de la Justice Garde des Sceaux, Laurent Esso, qui présentait le corps de la justice comme une institution sans tâches. «Le ministre de la Justice ne connaît pas les attentes des Camerounais. Et puis il faut savoir ce qu’il appelle les Camerounais. Peut-être ce sont des gens qui lui sont proches, qui sont proches d’une catégorie sociale précise. On sait que la justice est au service des plus puissants, souvent des plus offrants, ainsi de suite», a-t-il critiqué.

Sur la question de l’intégration dans le corps judiciaire de la section Common Law récemment créée à l’ENAM, l’ancien du quotidien Mutations parle d’une «mesure un peu caricaturale». Pour lui, ce n’est pas l’insuffisance des magistrats anglophones qui a posé problème par rapport à la crise anglophone. Il pense que si des gens qui maîtrisent la Common Law avaient été envoyés dans les régions  du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, «le problème ne se serait pas posé». Il préfère parler de «qualité de l’utilisation des magistrats».

L’ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire sportif «NDAMBA» relève qu’il n’y a pas un gros déséquilibre en terme de nombre de magistrats francophones. Il aurait aimé voir partout dans le pays, une petite chambre qui s’occupe de la Common Law. «S’il y a deux anglophones qui sont en conflit à Douala et qui veulent se faire rendre justice selon les règes de leur culture juridique, ce n’est pas assuré». Christophe Bobiokono attend aussi une chambre autonome de la Common Law au niveau de la Cour Suprême pour connaître des affaires qui viennent des tribunaux de la Common Law. Il conclut que les avancées annoncées sont «des avancées à pas de chenilles».

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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