Cameroun - Réaction/Henri Assembe (expert des questions sur la décentralisation): «Les citoyens doivent s'impliquer dans la structure de leur propre développement»

Par Alain G. KANGA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Aug-2020 - 11h43   1640                      
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Henri Assembe, expert responsable questions sur la décentralisation Capture d'écran
L'expert a fait l'état des lieux de la décentralisation au Cameroun, à l'occasion de la célébration de la journée Africaine de de la décentralisation et du développement local.

Le 10 août 2020, l'on a célébré la 9ème journée Africaine de la décentralisation et du développement local. Une occasion de faire une mise au point sur la décentralisation au Cameroun avec Henri Séverin Assembe, expert des questions sur la décentralisation.

CIN: A l'occasion de la célébration de la journée africaine de la décentralisation, comment jauger vous ce concept au Cameroun ?

Henri Assembe: La décentralisation est un mouvement qui rentre dans sa phase d'implantation de la culture, dans la mesure où les normes et la gouvernance territoriale ont été mises en place. Maintenant il est question que les parties prenantes digèrent cet ensemble de gestion, afin qu'elles  transforment le produit qui structure le mieux-être des populations. Cette phase amènera les autorités locales, les forces vives à s'approprier cette dynamique en lui donnant du sens en la capitalisant.

CIN: Est-ce que cette culture de la décentralisation a déjà été suffisamment intégrée ?

Henri Assembe: C'est un processus. Le changement se met en place dans la société à travers un processus d'acculturation. Il s'agit quand même d'anciennes habitudes, de traditions, de mœurs dont il faut se séparer. C'est pas une activité facile, on ne le fait pas par un coup de décret ou par le vote d'une loi. C'est un phénomène qui va rentrer progressivement dans les habitudes des uns et des autres.

CIN: Qu'est-ce le citoyen lambda doit comprendre par culture de décentralisation ?

Les populations doivent apprendre à participer. Nous sortons d'une culture cinquantenaire où tout était attendu de Yaoundé. On attendait des routes, le développement et tout cela doit se décider à partir de Yaoundé. Désormais la décentralisation structure que les citoyens s'impliquent dans la construction de leur propre développement. Notamment par leur participation. Par leur implication, ils doivent contribuer à la réalisation de ce dont ils ont besoin. 

CIN: Est-ce que vous avez le sentiment que les autorités locales sont au même niveau de compréhension du concept de la décentralisation ?

Henri Assembe: Il ne s'agit pas aujourd'hui d'atteindre de la phase optimale de l'appropriation de la décentralisation. C'est un processus nouveau dans son accélération. Cette accélération date du 31 décembre 2017. Entre cette période et aujourd'hui, vous voyez bien qu'il y a un mouvement qui s’est mis en place, qui ira progressivement jusqu'à atteindre son pic. Son pic ce n'est pas aujourd'hui mais dans un moyen terme, qui nous permettra d'apprécier l'état d'avancement du processus. Mais cela ne nous empêche pas de l'évaluer au quotidien à travers les actes que le gouvernement, les collectivités territoriales et les autres parties prenantes posent. 

Auteur:
Alain G. KANGA
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