Cameroun - Réaction/Prince Ndedi Eyango: «La loi sur les associations culturelles n’avait même pas lieu d’être. C’est une autre crise qui commence»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 18-Jul-2020 - 11h48   6574                      
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L’artiste musicien Ndédi Eyango Archives
L’artiste à succès appelle les artistes à s’unir pour obtenir l’annulation de ce texte qui attend d’être promulgué par le chef de l’Etat.

Prince Ndedi Eyango ne veut pas de la nouvelle loi sur les associations culturelles adoptées lors de la dernière session du Parlement camerounais. Il a tenu à prouver son opposition à cet texte adopté lors de la dernière session parlementaire au cours de son passage à Radio Balafon le 17 Juillet 2020.

«Je suis venu ici pour démentir le fait que j’ai été accusé. Je n’ai jamais été consulté. Et pour ceux qui me connaissent très bien, je ne suis pas celui qui se rabaisse devant les autorités bien que j’aie des amis dans le gouvernement, ils connaissent ma position. On ne m’a jamais vu lécher les bottes. Sinon je n’aurai pas eu de problèmes avec Ama Tutu Muna. Je ne vis pas des biens ou des aides du gouvernement», a-t-il réagi en guise de réponse à ceux qui l’accusaient de soutenir la loi introduite par le ministre des Arts et de la Culture, Pierre Ismael Bidoung Mkpatt.

L’éphémère président de la SOCAM demande aux artistes membres du Rassemblement des artistes et musiciens camerounais (RASCAM) l’association qu’il a créée, d’observer une attitude de réserve en attendant l’éclairage des juristes sur cette loi censée révolutionner le monde culturel au Cameroun.  Pour sa part, il la trouve liberticide et source de conflit. «Cette loi est quelque chose de compliquée pour des hommes libres comme les artistes. J’ai lu des extraits qui parlent de peines d’emprisonnement, d’amendes. Ce n’est pas artistique. Nous ne sommes pas habitués. Devant le ministre des Arts et de la culture je l’ai dit. J’ai dit que nous sommes libres et indépendants. On reconnaît au premier abord que cette loi est compliquée à partir du moment où elle nous empêche de rester libres. C’est fondamental ! Nous ne sommes pas habitués à la bureaucratie, à certaines lois. Encore que nous les artistes avons beaucoup de problèmes. Je peux dire  que cette loi n’avait même pas lieu d’être. C’est une autre crise qui commence», prévoit-il.

L’artiste pense qu’il y a d’autres préoccupations urgentes comme l’assistance aux hommes de cultures réduits au chômage par la crise  du coronavirus. «Dans d’autres pays les artistes sont soutenus pendant cette période de Covid-19. Les artistes ne travaillent pas. Ils ne vivent de rien. Les gens meurent tous les jours et on apporte d’autres problèmes alors que depuis près de 30 ans, nous sommes dans des guerres de droits d’auteurs et autres qui ne sont pas résolus. J’en ai profité quand j’étais là-bas pour dire au ministre que les fonctionnaires sont responsables de tout ce que nous vivons ».

Ndedi Eyango indique que le RAMCA se concerte avec d’autres groupes d’artistes pour contrer la loi de la discorde. Il appelle les artistes à s’unir pour mener ce combat.  

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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