Cameroun - Rébellion: Célestin Djamen refuse d’obéir aux instructions de la hiérarchie du MRC qui interdit à ses militants toute participation aux émissions des radios et des télévisions

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 15-Sep-2020 - 12h44   13910                      
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Célestin Djamen, militant du MRC archives
Le secrétaire national aux droits de l’homme revendique le droit de s’exprimer sur des sujets qui concernent le Cameroun.

Célestin Djamen ne veut pas obéir à l’instruction de la hiérarchie de son parti prise le 7 Septembre 2020, laquelle suspend la participation de ses militants aux émissions des radios et de télévisions. Le secrétaire national aux droits de l’homme du MRC a expliqué son attitude sur ABK Radio ce 15 Septembre 2020.

«Je suis là parce que j’ai envie de parler aux Camerounais. Je suis certes militant du MRC. Je suis cadre, membre du directoire et je n’ai pas été notifié d’abord pour commencer (…) Il se pourrait comme vous le dites que cette information a été diffusée sur les réseaux sociaux. La hiérarchie n’a pas de groupe WhatsApp pour commencer. De toute façon quand il y a un groupe WhatsApp, il y a un administrateur qui doit inscrire automatiquement au minimum les cadres. Je ne suis pas membre de ce groupe. Ce n’est pas moi qui inscris les membres dans ce groupe. C’est l’administrateur. Et je n’ai pas donc été notifié. Et même si je l’avais été, je considère d’ailleurs que je suis un citoyen camerounais capable de s’exprimer sur des sujets publics qui concernent le Cameroun. Je suis là parce que je suis Camerounais», a-t-il répondu lorsque ses intervieweurs lui ont rappelé que les membres du MRC ne devaient plus se retrouver dans les studios TV et Radio.

Lorsqu’on lui rappelle que ce silence est imposé par la préparation de la marche du 22 septembre il répond: « ce n’est pas la première marche qu’organise le MRC, en tout cas qui est incitée par le MRC. Et pendant ces marches précédentes on a toujours parlé dans les médias. Tous les militants ont toujours parlé. Donc aujourd’hui, il n’y a pas mort d’homme, anguille sous roche dans le sens que chaque Camerounais dès lors qu’il ne révèle pas, ou ne trahit pas une stratégie qui par définition est secrète du parti, je ne vois pas du tout où est le problème. Les marches ne sont pas incompatibles avec l’expression. Cela dépend sur quoi on s’exprime. On s’exprime sur les sujets qui sont publics, des sujets généraux. Cela n’a rien à voir, ce n’est pas un boulet contre l’organisation d’une marche».

Célestin Djamen se présente ensuite comme «un militant discipliné» qui «ne chagrine aucun secret du parti» dont il est membre. Il soutient qu’en tant qu’acteur politique, il doit intervenir aussi dans les radios, télévisions pour entretenir ceux pour qui il se bat sans trahir ou nuire à sa formation politique. « Ma place est bien ici et dans d’autres médias. Parce que les médias existent en tant que tribune pour parler aux auditeurs, pour parler aux Camerounais. Maintenant évidemment, ça dépend de ce dont on parle quand on est à la radio. Si on est là pour taper sur son parti, pour l’égratigner, il y a un problème. Je ne suis pas là pour taper sur mon propre parti cela va de soi», déclare Célestin Djamen.   

Au cours de l’interview de ce matin, des auditeurs ont reproché à ABK Radio d’ouvrir son antenne au cadre du MRC. Voici ce que leur a répondu le chef de chaîne et présentateur de la matinale Luc Ngatcha: «Nous n’avons pas été notifiés de ce que nous ne devons pas inviter les militants du MRC. On attend toujours un message du MRC qui nous demande de ne plus recevoir monsieur Djamen ou les militants du MRC».

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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