La société ENEO est confrontée depuis quelques temps à des difficultés financières. Selon le quotidien Le Jour édition du 12 juillet 2019 qui rapporte des informations publiées par le site Investir au Cameroun, dans un courriel interne adressé à ses directeurs, le directeur général de cette entreprise contrôlée par le fonds d’investissement britannique ACTIS dépeint une situation financière inconfortable. «Nous venons de terminer la moitié de l’année 2019 au cours de laquelle notre situation financière s’est fortement dégradée», écrit Joël Nana Kontchou.
Selon le DG d’ENEO, «cette dégradation de la situation financière du distributeur de l’énergie électrique au Cameroun est consécutive à une réduction des pertes de distribution en deçà des objectifs; des dépenses «maintenues à un niveau incompatible avec les ressources disponibles»; des recouvrements des créances en baisse drastique, «du fait de l’accumulation des créances sur les sociétés à capitaux publics et l’État».
D’après le journal, une source autorisée au sein d’ENEO, souligne que cette dette réclamée à l’État et ses démembrements, tourne «aujourd’hui autour 100 milliards de FCFA». Afin de tenter de recouvrer cette dette, «ENEO se prépare, d’ici la fin du mois de juillet 2019, à prendre des mesures drastiques. Celles-ci, pourront prendre la forme de réduction de puissance chez certains consommateurs étatiques, ou alors de coupures ciblées», peut-on lire.
L’une des premières victimes de ces mesures devrait être la Compagnie Camerounaise d’Aluminium (ALUCAM), qui consomme plus de 40 % de l’énergie électrique produite par ENEO. «Cette entreprise, qui tarde à se remettre du départ de Rio Tinto, son partenaire stratégique, a de plus en plus de mal à payer ses factures d’électricité», indiquent des sources du journal.
Le fournisseur d’électricité espère ainsi grâce aux actions envisagées, «voir la dette réclamée à l’État et ses démembrements être titrisée. Ainsi, les titres, du fait de leur cessibilité, pourraient servir à mobiliser des financements auprès des banques et autres investisseurs, pour doper la trésorerie de l’entreprise de production et de distribution de l’électricité», conclut Le Jour.