Cameroun - Récriminations: L’écrivain Gaston Kelman charge le politologue Achille Mbembe et l’homme politique Maurice Kamto

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 18-May-2021 - 13h30   10869                      
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Gaston Kelman Archives
L’auteur du best-seller «Je suis Noir et je n’aime pas le manioc» a commenté l’actualité de ces deux personnalités au cours de l’émission «Face à l’actu» diffusée le 16 mai 2021 sur STV.

La dernière édition du programme «Face à l’actu» (STV) avait comme invité permanent l’écrivain français d’origine camerounaise Gaston Kelman. L’auteur du best-seller «Je suis Noir et je n’aime pas le manioc» (2003) a commenté la dernière actualité camerounaise. Notamment celle qui concerne le politologue Achille Mbembe et l’homme politique Maurice Kamto.

Evoquant le prochain sommet Afrique–France dont Achille Mbembe a été chargé de préparer un pan, Kelman estime que le professeur de l’université de Witwatersrand en Afrique du Sud s’est mis au service de ceux qu’il avait toujours dénoncés.  «Aujourd’hui on connaît très bien le discours d’Achille Mbembe: les satrapes, les satrapes, les satrapes»; Aujourd’hui, il s’en va avec le chef des satrapes pour décider de comment on va bouffer les satrapes. S’il ne l’a pas compris que ce n’est pas son boulot. L’intellectuel se projette, il n’est pas un diplomate. Il n’est pas un négociateur. Le poète est semblable au prince des nuées qui hante la tempête et se rit de l’Archer. Il est au-dessus de la mêlée. Il relance des perspectives», réagit l’homme de lettres.

Le sexagénaire voit le politologue, philosophe et historien dans un autre rôle. Il croit que celui que Mbembe a accepté de jouer dans le sillage du sommet Afrique-France ne portera pas de bons résultats. «Achille Mbembe aurait été peut-être mieux placé à conseiller les siens qui doivent sortir de la postcolonie que de conseiller le maître de la postcolonie. Pour qu’il fasse quoi ? Qu’est-ce qu’il pourra dire à Macron ? Enlève le Franc CFA ? Rendre les objets volés ? Je n’en sais rien. Mais parfois les gens le disent: «monsieur Kelman, mais attendez donc les résultats ! Les résultats ne justifient pas une démarche. Je veux dire que les gens vous parleront des côtés positifs de la colonisation».

Gaston Kelman croit percevoir de la «naiveté» dans l’attitude de Mbembe parce que celui-ci croit que le président français Emmanuel Macron va accepter de débattre sur le Franc CFA et sur les objets volés. L’écrivain trouve cette attitude «attristante». Pour lui, «Achille Mbembe c’est la voix de son maître».  

Sur l’affaire Survie Cameroun Survival Initiative dont une série d’audits sur la gestion des fonds collectés vient d’être publiés, il n’est pas tendre avec Maurice Kamto, l’initiateur de l’opération. «C’est tout simplement des pieds nickelés qui se mêlent de tout ce qu’ils ne comprennent pas. C’est la première fois que je vois un homme politique se mêler d’humanitaire. Je ne dis pas qu’un parti ne peut pas créer une antenne qui s’occupe d’humanitaire. Je veux dire qu’alors là il s’en détache totalement», entame-t-il avant de poursuivre le ton moqueur:  «Je suis tout à fait surpris de voir que c’est lui qui tient les discours pour nous dire qu’on a fait un audit. Il faut même voir quand il parlait ce jour-là, franchement comme un enfant de la maternelle parce qu’on avait l’impression qu’il tremblait, qu’il ne savait même plus lire».

Pour conforter son point de vue sur l’homme politique, Kelman relève que «chaque fois qu’il y a une opération MRC, les types qui s’en vont n’arrêtent pas d’insulter Kamto».

Il accuse le leader du MRC d’avoir nommé «un repris de justice» pour gérer la collecte de fonds de Survie Cameroun. Et réitère que le professeur Kamto n’est pas dans son élément en politique. «J’ai toujours dit dès le début que Kamto était le plus mauvais homme politique. Parce qu’il n’y comprenait rien. L’intellectuel, l’universitaire, sa place n’est pas en politique. Citez-moi un intellectuel, un universitaire qui a été un très bon politicien», défie-t-il, ajoutant que Maurice Kamto se fourvoie. «L’homme qui a été à l’école n’a pas été à l’école du politique», martèle-t-il avant d’ajouter: «Ceux qui continuent à penser que Kamto est un homme politique se trompent».  

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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