Cameroun - Réforme du Code électoral: Célestin Djamen répond à Patrice Nganang

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Jul-2017 - 19h00   10669                      
15
Célestin Djamen Archives
Le secrétaire national aux Droits de l’Homme du Social Democratif Front, fervent défenseur de la réforme du Code électoral craint que son compatriote basé au Etats-Unis soit en train de rêver lorsqu'il estime qu'il est possible de battre Paul Biya aux élections avec le code électoral actuel.

Dans une publication sur sa page Facebook tôt ce jeudi 20 juillet 2017, l’écrivain camerounais Patrice Nganang basé aux Etats-Unis estime que l’on n’a pas besoin de réformer le code électoral pour battre le président de la République Paul Biya à une élection présidentielle au Cameroun. Il a ensuite estimé que les hommes politiques qui présentent le réaménagement de la loi électorale comme la condition sine qua non pour avoir des élections transparentes au Cameroun font preuve de « naïveté politique ».

Cette sortie ne pouvait qu’irriter Célestin Djamen cadre du Social Democratic Front et initiateur du mouvement « Code électoral pour tous » qui ne voit pas par quelle magie l’opposition peut s’imposer dans une élection au Cameroun avec un outil électoral taillé sur mesure pour Paul Biya et le RDPC.  Dans la réaction qu’il a postée sur sa page Facebook, il craint que son compatriote Nganang soit en train de rêver.

 

Intégralité de sa réponse

 

Il y a des choses vraiment a- hu- ri ssan-tes dans ce pays. Certains intellectuels outre-manche et outre atlantique rêvent en couleur.

Comment comprendre qu'on puisse affirmer qu'un dictateur, cumulard devant l'Eternel, Président d'un parti en compétition mais néanmoins Président de la République, écrive son Code Électoral, le découpe et le taille à sa mesure et à celle de son parti mais accepte de perde l'élection qu'il organise ?

Comment comprendre qu'un intellectuel avisé ignore que le nouveau patron de l'organe qui gère les élections au Cameroun (Elecam) est un ancien Gouverneur ami personnel du Président National du Rdpc qui n'a même pas eu l'élégance de démissionner, puisse avoir été nommé pour faire de la figuration ?

Comment comprendre qu'un intellectuel avisé puisse ignorer qu'au Cameroun les résultats finaux des élections sont PROCLAMÉS par le Premier Président de la Cour Suprême qui est nommé rémunéré,révoqué ou mise à la retraite par le Président National du Rdpc, parti en compétition?

Je suis conscient que certaines postures alambiquées, que certaines analyses vaseuses et perforées et finalement erronées soient parfois teintées du sceau de l'ignorance.

C'est pourquoi :

Je rappelle aux ignorants de bonne ou de mauvaise foi que les  art. 6, 12 ostentatoirement violés, les art. 43,44,94, et surtout 115. al. 3&4 rendent impossible toute alternance au Cameroun.... Je voudrais que les agités et les excités à l'écriture frénétique le contestent un temps soit peu

Que l'on me dise qu'une insurrection consécutive elle même à une élection frelatée peut chasser du Pouvoir le petit Timonier me semble plausible et je peux l'accepter mais qu'on me dise QU'ON VA BATTRE le Président sortant avec son Code Électoral très orienté ne peut relever ni plus ni plus ni moins que du vaudou voire pire encore d'une constipation intellectuelle.

Autrement dit lachons-nous et allons-y gaiement. Laissons libre court à nos fantasmes en imaginant par exemple que Union de Dla ou Bamboutos de Mbouda soit sanctionné par la Fecafoot en se voyant retirer 20 points d'office avant l'entame du championnat mais prétendent quand même gagner ce championnat national. C'est bon??

Imagine t-on un match crucial Cameroun-Sénégal à Dakar avec un arbitre Sénégalais et que le Sénégal perde la partie ???

Arrêtons donc chers compatriotes de dire du grand n'importe quoi et d'enfumer les Camerounais.

Le Cameroun n'inventera pas l'eau chaude, il n'y a que deux options A et B, pour provoquer le CHANGEMENT véritable: REFORMER de fond en comble ce Code Électoral inique et cynique (plan A) ou alors s'insurger (Burkina, Égypte, Tunisie, France en 1789, États-Unis en 1777, Allemagne mur de Berlin..etc)

Affirmer qu'on peut battre un dictateur candidat sortant avec ses lois électorales à lui est une hérésie au mieux une GROSSIÈRETÉ notamment en Afrique centrale.

Cela ne s'entend nulle part sauf 'au Cameroun et vécu nulle part ailleurs sur la planète.

SUR LE MEME SUJET:


Auteur:
Wiliam TCHANGO
 @t_b_d
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique