Cameroun - Régionales 2020/Denis Emilien Atangana (président du FDC): «Que peut-on attendre de ces retraités préoccupés à retrouver leurs anciens cadres de vie ?»

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Dec-2020 - 15h40   12733                      
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Denis Emilien Atangana, président du FDC CIN
Le président du Front des Démocrates Camerounais déplore l’absence des jeunes et des femmes à la tête des conseils régionaux, et estime que ceux qui ont porté leurs choix sur les élus du 22 décembre 2020, ont contribué à assassiner la décentralisation.

Depuis le mardi 22 décembre 2020, les tout premiers présidents des Conseils régionaux sont connus. Ils sont, à une exception près, membres du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. La plupart ont également en commun d’avoir servi aux plus hautes fonctions de l’appareil étatique, et étaient déjà à la retraite. C’est le cas de Gilbert Tsimi Evouna (Centre), Alim Boukar (Nord), Zacheus Bakoma Elango (Sud-Ouest), ou encore de Alphonse Wamane Mbelé (Est).

Au Front des Démocrates Camerounais (FDC), un parti d’opposition ayant compéti à ces élections régionales sans aucune rente, le président, Denis Emilien Atangana, regrette le choix porté sur ces personnalités aux confins du troisième âge, et en veut à l’électorat qui les a choisies.

«Les jeunes et femmes conseillers municipaux qui ont voté les listes de candidature constituées non seulement des retraités mais surtout de ceux et celles qui ont combattu et retardé la décentralisation doivent savoir qu'ils ont trahi la décentralisation, la jeunesse et les attentes des populations», déchante-t-il. L’ancien militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) croit qu’avec ces «vieux briscards», il n’y aura rien à se mettre sous la dent, et que «les conseils régionaux ne sont pas différents du Sénat qui n'est que la case de remerciement des retraités et un reposoir», assène le conseil municipal de la commune d’arrondissement de Monatelé, région du Centre.

 

Voici la chronique intégrale de Denis Emilien Atangana :

La décentralisation assassinée

Les jeunes et femmes conseillers municipaux qui ont voté les listes de candidature constituées non seulement des retraités mais surtout de ceux et celles qui ont combattu et retardé la décentralisation doivent savoir qu'ils ont trahi la décentralisation, la jeunesse et les attentes des populations. Les jeunes et les femmes qui ont voté ces listes ne peuvent pas se cacher sur le parapluie de la discipline du parti, ils ont purement et simplement trahi, sacrifié et assassiné la décentralisation en l'a confiant aux ennemis de la décentralisation. Que peut-on attendre de ces retraités préoccupés à retrouver leurs anciens cadres de vie et de gérer les marchés publics ? Aucune femme, aucun jeune Président du conseil régional c'est inacceptable. Comment peut-on demander aux gens d'avoir l'expérience alors que nous sommes dans un pays où les retraités et les 60 ans en montant cherchent le travail plus que leurs enfants qui curieusement sont en retraite. Mon constat est simple dans ce pays les jeunes et les femmes jouent contre leur propre camp et intérêt.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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