Cameroun - Réouverture des écoles: A Eséka (Centre), des institutrices de la maternelle obligées d’aller à l’école pour faire le ménage

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 02-Jun-2020 - 14h30   2053                      
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Les ecoliers pourraient etre les principales victimes Archives
Cette curieuse décision de l’inspection de l’Education de Base est contestée par les enseignantes qui n’excluent pas de saisir l’inspecteur du travail.

L’histoire est à peine croyable ! A Eséka, chef-lieu du département du Nyong-et-Kellé dans la région du Centre, l’inspection locale de l’Education de Base a instruit aux institutrices de la maternelle de retourner à l’école, malgré l’absence de leurs élèves.

Pour bien comprendre, il faut savoir que sur décision du gouvernement camerounais, les écoles ont rouvert le 1er juin 2020, après une interruption des enseignements de plus de deux mois due à la pandémie du COVID-19. Cette reprise des cours concernent exclusivement les élèves en classes d’examen. Ce qui signifie que ceux de la maternelle sont d’office exemptés.

Pourtant à Eseka, les institutrices de la maternelle ont été obligées de reprendre le chemin de l’école. Pour une bien curieuse raison: faire le ménage.

«J’ai d’abord pensé que c’était une blague. Ils nous ont obligées à reprendre du service la semaine dernière. Et ce matin (1er juin 2020, NDLR) nous sommes allées ouvrir les salles de classe, nous avons balayé. Tout leur problème est que nous soyons dans les salles de classe, même si nous n’enseignons pas», a témoigné l’une des institutrices concernées au micro de la radio Royal FM, émettant à partir de Yaoundé.

«Tout ce qu’ils (les inspecteurs de l’Education de Base, NDLR) chantaient dehors, c’est que nous avons fait une formation et qu’il est hors de question que nous soyons libres pendant qu’ils sont dans les classes pour dispenser les cours», s’insurge l’enseignante, qui n’exclue pas de saisir l’inspecteur du travail. 

Une démarche soutenue par le Syndicat National des Instituteurs Contractuels et Maîtres des Parents (SNICOMP). Son président, Charles René Koung dénonce «ces attitudes des autorités hiérarchiques qui obligent ces enseignantes à aller à école tous les jours en les exposant ainsi au risque de contamination. Chacun devrait normalement rester confiné chez lui s’il n’a rien à faire à l’école», dit-il.  

Auteur:
Fred BIHINA
 @t_b_d
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