La Suisso-Camerounaise, Nathalie Yamb, conseillère exécutive de l’opposant ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat à la prochaine élection présidentielle, a été expulsée de Côte d’Ivoire tard dans la nuit du lundi 2 décembre 2019.
Elle a embarqué à bord d’un vol d’Air France à destination de Zurich (Suisse) avec escale à Paris. Elle a confirmé son expulsion dans un tweet publié alors qu’elle était dans l’avion.
Avant d’être expulsée, Nathalie Yamb a été auditionnée pendant de longues heures à la préfecture de police d’Abobo (Abidjan). C’est au terme de cette audition marathon que la direction générale de la police ivoirienne lui a servi son arrêté d’expulsion, signé du ministre de l’Intérieur pour «activité incompatible avec l’intérêt», sans plus de détails.
La concernée elle-même et plusieurs médias analysent que cette expulsion fait suite aux sorties remarquées de la Suisso-Camerounaise, qui n’a eu de cesse, ces derniers mois, de critiquer la politique française en Afrique.
Début novembre, prenant part au premier sommet Russie-Afrique, elle a déclaré que «l’Afrique francophone est encore, en 2019, sous le contrôle de la France».
Il serait aussi reproché à Mme Yamb de mener des activités subversives alors qu’elle est une «étrangère».
A ce sujet, l’ancien président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly, a rappelé que sa conseillère exécutive est installée dans le pays depuis de nombreuses années.
«Rien n'interdit à un étranger de faire de la politique. Il est simplement interdit d'être président d'une formation politique», a déclaré à l’AFP, le président du parti LIDER.
Nathalie Yamb reçoit de nombreux messages de soutien de la part des internautes.
Fred BIHINA