Cameroun - Répression: L'activiste Bernard Njonga brutalement interpellé à Yaoundé

Par Peter KUM | Cameroon-Info.Net
GAROUA - 01-Jul-2016 - 15h24   56407                      
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Bernard Njonga molesté Saild ong
Pour le CPP de Kah Walla, le Gouvernement gagnerait à ne plus se réfugier derrière le prétexte du maintien de l’ordre pour réprimer des Camerounais qui veulent s’exprimer.

L'activiste de la sécurité alimentaire au Cameroun, Bernard Njonga, a été violemment interpellé jeudi dernier.  L’ex-président de l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs (ACDIC) a été interpellé par la police non loin du premier ministère alors qu’il conduisait une manifestation pacifique visant à mettre la pression sur le Gouvernement pour la réouverture des marchés de poulets. Ces marchés sont fermés depuis le mois de mai par les autorités à la suite de l’annonce de l’épidémie de la grippe aviaire dans la ferme Mvog- Betsi à Yaoundé.

Interpellés et déshabillés, Bernard Njonga et certains aviculteurs qui ont manifesté jeudi dans la capitale politique ont été conduits dans les locaux du commissariat spécial à Nlongkak à Yaoundé.

Dans une interview accordée le 26 juin dernier à Cameroon-Info.Net, Bernard Njonga avait rejeté toute la responsabilité de l’épidémie de la grippe aviaire sur le Gouvernement camerounais, dont sa cellule chargée de la surveillance de l’épizootie et dotée de moyens conséquents, a démontré des défaillances.

«Le Gouvernement est entièrement responsable de cette situation. Non seulement il a été défaillant au niveau de la surveillance de l’épizootie, mais aussi les mesures qui ont été et sont prises n’ont pas permis de stopper la psychose des consommateurs et la reprise du travail chez les aviculteurs. Et voilà que les producteurs sont dans la rue pour crier leur désarroi», avait décrié le président de Crac.

Selon Bernard Njonga, la situation actuelle de la grippe aviaire a fait supprimer près de 320 000 emplois directs, 250 000 emplois indirects et quelques cas de suicides des aviculteurs qui n’ont pas pu tenir le coup. Les pertes financières sont estimées par ce dernier à près de 10 milliards francs CFA, d’où l’urgence de rouvrir les marchés de poulets.

Aussitôt interpellé par la police, le Cameroon’s People Party (CPP) a réagi en demandant la libération sans condition du Président de Crac. «Une fois de plus, notre Gouvernement manifeste son caractère répressif, liberticide et son insensibilité envers son peuple qui souffre, son peuple qui se meurt», lit-on dans le communiqué de CPP publié le 30 juin 2016.

Auteur:
Peter KUM
 @mafanypet
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