Cameroun - Révélations: Le Makossa ne serait pas un rythme musical camerounais selon le producteur togolais Gerard Akueson

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 12-Nov-2020 - 11h48   9667                      
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Gerard Akueson cin/archives
Ce dernier affirme haut et fort qu’il est le créateur originel de cette musique qui fait presque partie de l’identité du peuple Sawa au Cameroun

Le Makossa ne serait-il pas un rythme musical camerounais? A-t-on, par le plus grand hasard, attribué à tort, la paternité de ce rythme, aux monstres sacrés qu’étaient Le grand maitre Lobè Lobè Rameau et ses compères Martin Jombè, Edimo Lazare, Massoma Jacques,Ngimè Joseph, Eyidi Ngimè, Mbogolo Paul? Du moins, c’est ce que semble vouloir indiquer le producteur de musique togolais Gerard Akueson, qui dans une interview accordée récemment à nos confrères togolais de Rature Média, s’est instamment attribué la paternité de ce genre musical. Selon ce dernier, il l’aurait créé dans les années 60 et 70 en France avec l’aide  de plusieurs camerounais, lorsqu’il était le leader d’un groupe de musique qu’on appelait «Balubas», qui quelques années plus tard va changer de nom pour devenir «Los Makueson».

«Quand j’ai créé le Makossa, j’ai fait une tournée en Côte D’ivoire, au Togo… cette tournée a fait beaucoup de bruits. Mon équipe était composée des camerounais Roger Manga (Bassiste), Willy Pape (Soliste) et du sénégalais Isaac N’Baye (percussionniste). Étant en quête d’originalité on va s’inspirer des rythmes d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Le Makossa nait donc de la fusion des noms Manga et Akuesson. Je revendique la paternité du Makossa. J’étais le seul togolais accompagné parmi des musiciens camerounais. J’ai créé et enregistré deux Extended Play [format musical plus long que le single, comportant généralement 4titres, NDLR]», a-t-il confié à Rature Media.

Toutefois, ces révélations paraissent tout à fait saugrenues, au regard de l’époque à laquelle on situe la naissance du Makossa au Cameroun. D’après le Curateur, assistant artistique et chef de projet au centre d’art contemporain Doual’art, Yves Makongo, qui a consacré un article sur la question en 2018, la naissance du Makossa remonte aux premiers frémissements de l’art contemporain à Douala dans les années 1950. Ce dernier serait, selon lui, le fruit du génie de Lobe Lobe Rameau et de ses compères, qui étaient également très doués du pinceau.

Auteur:
Claude Paul TJEG
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