Cameroun - Revendications: Un collectif d’étudiants de l’Adamaoua adresse un mémorandum au ministre de l’Enseignement Supérieur pour exprimer leurs frustrations

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-May-2020 - 15h43   5477                      
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Entrée de l'université de Ngaoundéré Droits réservés
Les signataires dénoncent le traitement des ressortissants de leur région dans les huit universités d’Etat du pays, surtout à l'Université de Ngaoundéré.

Au Cameroun, la rédaction des mémorandums est décidemment à la mode. Le dernier en date, c’est celui signé par un collectif d’étudiants de la région de l’Adamaoua, adressé au ministre de l’Enseignement Supérieur, Jacques Fame Ndongo.

Le document a été publié par le trihebdomadaire L’Œil du Sahel, paru ce vendredi 22 mai 2020. Les signataires du mémo, réunis sous la bannière du Collectif National des Etudiants de l’Adamaoua (CNEAD), n’y vont pas de main morte.

«Nous, étudiants de l’Adamaoua et fiers de l’être, sommes déçus et très en colère. Nous ne voulons pas reproduire les évènements des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest chez nous. Nous ne souhaitons pas aussi être des victimes de la situation anglophone. Nous sommes pacifiques et non lâches, vous nous piétinez depuis des lustres. Dans les universités d’Etat, nos frères, sœurs et parents sont absents», lit-on.

Prenant exemple sur l’Université de Ngaoundéré, ils dénoncent la sous-représentation des ressortissants de leur région à tous les niveaux et ce qu’ils considèrent comme un manque de considération:

  • Elle (l'Université de Ngaoundéré, NDLR) compte six facultés et six écoles. Aucun fils de l’Adamaoua n’occupe le poste de Doyen. Juste un seul directeur.
  • Sur 79 départements, seuls 4 sont dirigés par des fils de l’Adamaoua
  • Depuis sa création, aucun fils de la région n’a occupé le poste de Recteur
  • Elle est l’unique université d’Etat où seulement 1% du personnel d’appui est de la région
  • Elle est la seule université où les étudiants autochtones sont rarement sélectionnés en thèse de doctorat
  • Elle est la seule université en Afrique Centrale en général et au Cameroun en particulier où les étudiants suivent les cours en s’asseyant sur les parpaings ou encore les étudiants font cours au restaurant à l’heure de la restauration etc.

Au terme d’un long chapelet de récriminations, les auteurs du mémo posent quelques questions:

  • L’Adamaoua ne renferme-t-il pas d’intellectuels capables de diriger l’Université de Ngaoundéré ?
  • Un natif de l’Adamaoua peut-il être Vice-Chancelor à Buea, Bamenda ou encore Recteur à Douala, Yaoundé ou Dschang ?
  • Un natif de l’Adamaoua peut-il être recruté comme vigile, personnel d’appui ou chef service dans les autres universités du Cameroun ?
  • Monsieur d’Etat, ministre de l’Enseignement Supérieur, Madame le Recteur de l’Université de Ngaoundéré et messieurs les chefs d’établissements de ladite université, où voulez-vous que nos frères, sœurs et parents soient recrutés si déjà là ils ont été formés ils sont exclus ?
  • Notre silence n’a pas assez duré ?
Mémorandum des étudiants de Ngaoundéré (c) L'Œil du Sahel
Auteur:
Fred BIHINA
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