Cameroun - Révision du Code Electoral: La correspondance du Directeur général des Elections adressée aux délégués régionaux d’ELECAM suscite la controverse au sein de la classe politique

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Feb-2021 - 10h11   4693                      
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Code électoral Droits réservés
L’honorable Jean Michel Nintcheu du SDF affirme n’avoir pas eu vent de cette correspondance. Au MRC, la révision du Code Electoral doit être consensuelle.

La correspondance signée le 19 février 2021 par le directeur général des Elections, Erik Essousse, est adressée aux délégués régionaux d’ELECAM. Dans ce document, le DG des Elections demande à ses collaborateurs de «mener une réflexion et de soumettre sous huitaine, vos propositions d’amendements de la Loi portant Code électoral au Cameroun».

Pour Erik Essousse, ses collaborateurs doivent partir «des expériences puisées de l’organisation et de la gestion des récentes échéances électorales, et dans la perspective d’une contribution à la réforme éventuelle du Code électoral».

Ce document, interne qui a fuité sur les réseaux sociaux, suscite la controverse au sein de la classe politique. Pour l’honorable Jean Michel Nintcheu, le communiqué du DG d'ELECAM est destiné aux responsables des démembrements régionaux de cet organe et non aux formations politiques. «L'administration est écrite et je n'ai pas eu vent d'une correspondance adressée au SDF à l'effet de faire des propositions pour un quelconque amendement du code électoral. Je n'ai pas vocation à gérer les rumeurs de surcroît quand elles me reposent sur aucun acte concret. Il n'y a jamais eu de correspondance écrite dans ce sens. Il convient de préciser, afin que nul n'en ignore, que le Sdf a déjà par le passé formulé à maintes reprises des propositions de modification du Code électoral», soutient le député SDF dans les colonnes du quotidien Le Messager édition du 22 février 2021.

Joseph Emmanuel Ateba, Secrétaire national à la communication du MRC, également interrogé par Le Messager, estime pour sa part que la contribution d'ELECAM reste une contribution parmi tant d'autres qui devront être explorées dans le cadre d'une commission inclusive afin de dégager un code consensuel accepté par toutes les parties impliquées dans le jeu électoral.

«Nous espérons donc qu'il ne s'agit pas d'un tour de passe-passe habituel du régime pour un passage en force mais d'une contribution sincère d'ELECAM pour l'amélioration du processus électoral au Cameroun. En ce qui concerne le MRC, nous sommes prêts le moment venu d'apporter notre contribution pour la mise sur pied d'un code électoral, juste, transparent, libre et consensuel. Dans un pays normal, avant qu'un texte de loi passe à l'Assemblée, il doit faire l'objet d’une grande publicité pour que le peuple s'en imprègne et s'exprime, surtout un texte comme celui-là, qui concerne chaque citoyen individuellement», martèle le Secrétaire national à la communication du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.

La société civile est également mobilisée pour une révision du Code électoral. Mais pour Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des Défenseurs des droits Humains en Afrique Centrale, il faut mettre sur la table le système électoral dans son ensemble. «ELECAM ne peut pas prendre une partie du problème et mettre sur la table en lieu et place du problème global. Ce qui fait problème n’est pas seulement le Code électoral mais le système qu’il faut revoir. Et cela ne peut pas se passer à l’Assemblée nationale où le RDPC a la majorité écrasante, ce qui va biaiser toutes les discussions. Ce qu’il faut, est que la société civile camerounaise, les partis politiques de l’opposition, fassent pression pour qu’il y ait des débats autour du système électoral. Ce débat doit être inclusif», confie-t-elle.

 

 

Auteur:
Béatrice KAZE
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