Cameroun - Révision du Code électoral: Le porte-parole du RDPC, Jacques Fame Ndongo, tance l’initiative des leaders de l’opposition réunis à Yaoundé

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 02-Apr-2021 - 07h15   7480                      
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Maurice Kamto et Jacques Fame Ndongo Droits réservés
Le Secrétaire national à la Communication du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais soutient qu’il revient au Parlement de trancher sur les contributions des partis politiques pour améliorer les dispositions de la loi électorale, et non la «rue», ou un «conclave lové». Et puisque le parti au pouvoir est majoritaire à l’Assemblée Nationale et au Sénat, et qu’il a toujours gagné avec cette loi, tout porte à croire que rien de nouveau n’apparaitra sous le soleil.

Les partis politiques de l’opposition, souvent accusés d’évoluer en rangs dispersés et de mener des combats de positionnements pour le leadership dans l’adversité, se sont résolus à se mettre ensemble autour d’une table pour discuter de l’éventualité d’un Code électoral consensuel qui prendrait en compte les contributions des autres partis politiques, des organisations de la société civile.

Maurice Kamto du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF), Patricia Toumaïno Ndam Njoya de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), Cabral Libii du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) ou encore Pierre Kwemo de l’Union des Mouvements Socialistes (UMS), se sont réunis à Yaoundé le jeudi 1er avril 2021, et se sont donnés la main pour cet objectif qu’ils croient indispensable pour la vitalité de la démocratie camerounaise.

Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir qui n’était pas convié aux assises, a réagi à cette actualité par la voix de son Secrétaire National à la Communication, Jacques Fame Ndongo. Ce dernier a vertement tancé l’initiative de ces leaders de l’opposition, en leur rappelant qu’en dépit de leur brainstorming, il revenait au Parlement de trancher sur les contributions recueillies ou non des partis politiques s’il les juge pertinentes.

« *In fine*, il appartiendra au Parlement, le cas échéant, de se prononcer sur la recevabilité d’une éventuelle proposition de loi (quant à sa constitutionnalité) et, le cas échéant, sur son adoption, si tant est que les 2/3 des députés et des sénateurs soient d’avis qu’il faille accorder du crédit à pareille proposition de loi», a-t-il formulé dans un communiqué publié dans la nuit du jeudi 1er avril 2021.

Pour le porte-parole du RDPC, ces propositions ne peuvent «être adoptées par la rue, ou par un conclave lové dans l’évanescence nébuleuse de certaines imaginations fécondes, mais par le Parlement. Tout le reste ne serait que logorrhée et fantasmagorie», martèle Jacques Fame Ndongo sous un air très rassurant, laissant clairement indiquer entre les lignes que le Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) est majoritairement contrôlé par son parti, et qu’il pourrait ne rien y avoir sous le soleil malgré l’engouement affiché par Elections Cameroon (ELECAM) de procéder enfin à la révision de cette loi.

 

Communiqué de Jacques Fame Ndongo :

CONTRIBUTIONS SUR LE CODE ELECTORAL BIS : LE PARLEMENT EST INCONTOURNABLE

Le RDPC a pris connaissance du communiqué publié, ce jour, par sept Partis politiques, dans le but de collecter des contributions, en vue de l’élaboration d’un « système électoral accepté et partagé par tous pour un jeu démocratique crédible, équitable, juste, transparent et pacifique »

Le RDPC a cinq observations :

1- Au Cameroun, le débat politique est libre, démocratique, transparent, responsable, pacifique, conformément aux lois et règlements de la République. (« Ne nous battons pas : débattons », Paul BIYA dixit). Le RDPC aime le débat d’idées. Il est prêt, sur tous les sujets.

2- Le code électoral en vigueur est le fruit d’un projet de loi déposé par le gouvernement, voté par le Parlement et promulgué par le Chef de l’Etat, S.E Paul BIYA, élu par le peuple camerounais libre, souverain et maitre de son Destin.

3- Les Partis politiques représentés au Parlement (et qui en ont convenance) ont le loisir de présenter une proposition de loi au Parlement, conformément aux dispositions constitutionnelles et législatives.

4- « In fine », il appartiendra au Parlement, le cas échéant, de se prononcer sur la recevabilité d’une éventuelle proposition de loi (quant à sa constitutionnalité) et, le cas échéant, sur son adoption, si tant est que les 2/3 des députés et des sénateurs soient d’avis qu’il faille accorder du crédit à pareille proposition de loi.

5- Il ne s’agit donc point, simplement, de collecter des suggestions et de les « exploiter ». Encore faut-il braver victorieusement les fourches caudines démocratiques et incontournables du Parlement. « Les contributions » émanant des « Partis politiques, organisations ou personnalités de la société civile » et « exploitées par un secrétariat technique » ad hoc ne peuvent pas, au regard des lois et règlements de la République, être adoptées par la rue, ou par un conclave lové dans l’évanescence nébuleuse de certaines imaginations fécondes, mais par le Parlement. Tout le reste ne serait que logorrhée et fantasmagorie.

Pr. Jacques FAME NDONGO

Secrétaire à la Communication du Comité Central du RDPC

Membre du Bureau Politique

 

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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