Cameroun - Rixe: Des militaires ouvrent le feu sur les moto-taximen à Guider (Nord)

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Jun-2017 - 00h22   9939                      
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Des conducteurs de motos-taxis Archives
Le bilan des tirs des forces de défense sur la foule au pont de Guider serait de trois morts et 80 blessés.

Suite au mouvement d’humeur enregistré le 16 juindernier dans les rangs des moto-taximans de Guider, qui exprimaient leur ras-le-bol contre les bavures des forces de maintien de l’ordre suite au décès d’un camarade fauché par les policiers, le Préfet du Département de Mayo-Louti aurait ordonné aux militaires de tirer sur les manifestants, selon les informations rapportées par Chateaunews.com.

Le journal en ligne qui cite une source sécuritaire rapporte que devant l’ampleur de la marche qui a pris les allures de grève, le Préfet Njoya Zaharyo a demandé des renforts des soldats basés au camp de Mayo-Oulo issu de la 4e région militaire de Maroua.

«Les balles tirées par les mitrailleuses des militaires ont été sans pitié pour la foule, au niveau du pont qui est l’entrée principale de la ville de Guider. On dénombre trois morts et une centaine de blessés dont certains dans un état critique évacués à l’hôpital régional de Garoua. Parmi les décès enregistrés figurent deux moto-taximans et un malheureux enfant», lit-on.

Des informations font état de ce que le déclencheur de la situation serrait le recouvrement forcé des impôts sur la vente des vignettes automobiles et l’assurance. Devant la pression opérée par les autorités épaulées par les forces de l’ordre, les moto-taximans sont entrés en grève, dans la journée de mardi à Maroua 13 juin et mercredi 14 juin à Garoua.

Les Gouverneurs des Régions du Nord et de l’Extrême-Nord ont vite fait de calmer les tensions de ces travailleurs de motos au sang chaud, qui pouvaient provoquer une émeute. Solidaire au mouvement, ceux de Guider se sont aussi arrimés à leurs camarades. «Seulement le Préfet de Mayo-Louti Njoya Zakaryo a manqué de tact dans la gestion de la crise. Un acte taxé d’immature par bon nombre de collaborateurs», rapporte un témoin.

Il s’agit du quatrième incident terni ainsi l’image de l’autorité administrative auprès des populations. «D’abord un enlèvement d’un grand commerçant à Guider centre libéré après quelques jours par ses ravisseurs qui ont pris fuites en l’abandonnant, dans le mayo-Oulo. Ensuite les moto-taximans ont saccagé le tchèque point de la gendarmerie du Mayo- Oulo, frontalière avec le Nigeria, soupçonné de centre de prédilection d’enrichissement illicite. Toujours au mois de mai, les policiers tirent la corde au passage d’un moto-taxi à un poste de contrôle, le conducteur trouve la mort surplace».

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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