Cameroun - Samuel Eto’o (sur sa concurrence avec Job): «En 2000, de tous les attaquants qui étaient là, je savais que j’étais le meilleur»

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Jun-2017 - 13h41   8620                      
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Samuel Eto'o Archives
Après le récit de Bernard Tchoutang qui pourrait donner l'impression qu'il avait ensorcelé Désiré Job pour arracher sa place lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2000, l’ancien capitaine de l’équipe du Cameroun rappelle qu’il s’est imposé par la force du travail.

Eto’o a-t-il « marabouté » Joseph Désiré Job, son ex concurrent au poste d’attaquant pour arracher sa place chez les Lions à la Coupe d’Afrique des Nations 2000 ? C’est ce qu’a semblé prétendre son ex coéquipier en sélection, Bernard Tchoutang lors de son récent passage dans l’émission « Le Vestiaire » sur la chaine de télévision française SFR Sports. 

« Au Ghana, en veille de tournoi, l’équipe était faite et on savait tous que l’attaque était constituée de Patrick Mboma et Joseph Désiré Job. Notre rituel chaque matin avant le petit déjeuner, on attendait à la réception pour tous se dire bonjour. On était tous là, sauf Eto’o qui avait l’habitude de venir en dernier, car il aime ça. Eto’o débarque en dernier et est sensé nous dire bonjour. Il à laissé 1-2-3-4-5-6 personnes sur le carreau sans les saluer et s’est dirigé vers Job lui serrer la main en le regardant dans les yeux. Deux heures plus tard, on va dans le bus et job n’est pas là. On l’a attendu une demi-heure avant de constater qu’il se tordait de douleur au ventre et faisait de la diarrhée. Tous étonnés, Patrick Mboma qui lui est un blanc, s’exclame librement « Samuel, qu’est ce que tu as fait à Job?? » …Samuel de répondre « c’est n’importe quoi ». Job n’a pas joué la compétition, il a perdu 5kg et Eto’o de son côté a fini meilleur buteur. Je l’ai vécu… » a raconté l’ancien ailier des Lions indomptables.

Mais Samuel Eto’o avait-il besoin de telles pratiques maléfiques pour s’imposer en sélection ? A cette question, l’intéressé répondrait péremptoirement par la négative, lui qui, au cours de son récent passage sur les antennes de la télévision camerounaise Vision 4 disait savoir à cette époque qu’il était le meilleur de tous les attaquants camerounaisprésents à cette compétition (Patrick Mboma, Désiré Job, Pius Njiefi…) Il dit s’être imposé par la force du travail, surtout avoir su bousculer les choses et saisir sa chance.

Eto’o sur son intégration en 2000

Sans être prétentieux, en 2000, de tous les attaquants qui étaient là, je savais que j’étais le meilleur. Je l’ai fait savoir au sélectionneur mais je ne jouissais pas de temps de jeu au Real Madrid, ce qui était un handicap pour moi. J’ai pris mon mal en patience. Le grand frère Patrick (Mboma) qui était là faisait déjà de très belles choses, Désiré Job jouait en club à un niveau exceptionnel et puis, il y avait Pius (Njiefi) qui jouait aussi très bien. Mais moi, je n’avais pas de temps de jeu mais j’étais dans l’un des meilleurs clubs au monde. Et je savais de quoi j’étais capable. J’ai eu une discussion avec le sélectionneur à la Kadji Sport où il me dit : tu seras le quatrième attaquant mais je ne veux pas de problème à la CAN, si cela te convient, tu viens, sinon, je trouve quelqu’un d’autre. Je lui ai dit : je comprends, je comprenais tout à fait. Je n’ai pas de problème avec ça, j’espère que si demain, j’ai l’opportunité de m’exprimer, de montrer de quoi je suis capable, vous n’allez pas me dire que parce que je n’ai pas de temps de jeu en club, vous n’allez pas me  faire jouer. Alors, il a dit qu’il n’y a pas de souci.

Je ne me souviens plus très bien, je pense que ça devait être contre le Ghana. À la 75ème minute, je crois, il demande à Njiefi sur le banc de touche d’aller à l’échauffement. Vous savez, souvent sur le banc de touche nous avions des trainings. Alors, Pius n’était pas prêt et je me suis levé pour aller m’échauffer sans attendre que le coach me demande d’aller m’échauffer. Et le coach Manga Onguene qui était à côté lui dit : il faut mettre ce petit là. Et c’est comme ça que ma carrière est partie. J’ai bousculé les choses. Quand vous êtes prêts, quand vous êtes sûr de vous, vous pensez que vous pouvez apporter quelque chose, il faut, avec tout le respect (il faut toujours avoir ce respect là vis-à-vis de ses coéquipiers parce que c’est eux qui vont vous accompagner, vous ne pouvez pas jouer seul, le football c’est un sport collectif), dire à l’entraineur que moi, je veux jouer et c’est à lui de prendre ses responsabilités de vous mettre ou pas. Et à cet instant là, il a jugé utile de me mettre et puis pendant les dix- quinze minutes que j’ai passées sur le terrain, je me suis mouillé à fonds. En entrant, j’ai fait ma prière en allant vers cette ligne là, je me suis dit : voila mon entrée à l’équipe nationale ou ma sortie et à la sortie de ce match, avant d’aller aux vestiaires, il est venu vers moi et m’a dit : prépare toi parce que tu vas jouer contre la Côte d’Ivoire.

 

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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