Dans un entretien accordé à La Nouvelle Expression (LNE) du 23 mars 2017, Dr Charlotte épouse Manguele, responsable de l’unité Drépano de l’hôpital Laquintinie à Douala, donne des conseils pour éviter la pathologie.
Question : C’est quoi la drépanocytose ?
Dr Manguele : C’est une maladie génétique, la plus répandue dans le monde. C’est une maladie qui entraîne une modification de l’hémoglobine qui est cette protéine-là, chargée de transporter l’oxygène des poumons jusque dans toutes les cellules de l’organisme. Il y a donc une modification de l’hémoglobine qui va être responsable du fait que les globules rouges se déforment et quand ils se déforment, ils n’arrivent plus à passer dans les petits vaisseaux, et quand ils ne passent plus, ça veut dire que l’oxygène n’est plus délivré à toutes les cellules. Et principalement, le malade va se plaindre de douleurs. Il va également avoir une anémie chronique. Il sera très susceptible aux infections.
Question : A quel moment ressent-on les manifestations ?
Dr Manguele : On nait avec l’hémoglobine fœtale qui nous protège contre la survenue des symptômes. Donc il faut un certain temps pour que cette hémoglobine fœtale soit remplacée par l’hémoglobine S chez le drépanocytaire. Le minimum de temps qu’on décrit jusqu’ici, c’est trois mois…mais en général, les symptômes commencent autour du 9è ou 12è mois.
Question : Est-il possible d’éradiquer cette pathologie dans 30 ans ?
Dr Manguele : C’est possible. C’est une maladie qui peut être prévenue dans le sens où on n’aura plus de nouveaux patients drépanocytaires parce qu’on recueille les anciens. Si tous les couples qui se mettent ensemble font un tout petit attention, si de manière systématique, les gens connaissent leur électrophorèse d’hémoglobine, s’ils prennent toutes les dispositions. Parce que vous savez qu’il y a des couples à risque. Si deux personnes AS se mettent ensemble pour faire des enfants, il y a 25% de risque d’avoir un enfant SS.
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