Cameroun - Secteur bancaire: Une loi portant répression du non remboursement de crédit en gestation

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 09-Aug-2018 - 16h58   8988                      
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Guichet de banque Archives
Cette question soulevée lors du Conseil national du Crédit vient remettre au goût du jour la thématique du non remboursement de crédit qui a fait couler plusieurs établissements financiers.

Le Conseil national du crédit (CNC) s’est réuni à Yaoundé le 24 juillet dernier sous la présidence de Louis Paul Motaze, ministre des Finances. L’une des informations phares à l’issue des assises concerne le projet de loi en gestation portant répression du non remboursement de crédit.

Selon Cameroon Tribune du jeudi 9 Août 2018, le président du Conseil, Louis Paul Motaze, a invité les membres à une lecture approfondie du texte afin de s’«assurer que toutes les problématiques ont été prises en compte». Ces derniers avaient un délai de dix jours pour lui transmettre leurs éventuelles observations afin d’achever très rapidement la finalisation dudit texte.

Rappelons qu’au Cameroun, elles sont nombreuses les banques qui ont dû faire banqueroute à cause de cette «indélicatesse des débiteurs». Une campagne de sensibilisation engagée il y a quelques années par le CNC visait déjà à les motiver.

«En vous accordant un crédit, un établissement vous fait une avance de fonds prélevés sur l’épargne déposée par d’autres clients. Ce crédit vous engage et doit être remboursé, pour la survie de l’établissement qui vous l’a accordé, et pour le développement du pays. Si vous ne remboursez pas votre crédit, vous bloquez la croissance et le développement du pays», avaient tenté d’expliquer les responsables du CNC.

Le directeur du Crédit foncier du Cameroun (CFC), Jean Paul Missi, l’avait d’ailleurs dénoncée en octobre dernier, au cours d’une session de formation de ses cadres par des experts de la COBAC, le régulateur du secteur bancaire dans la zone CEMAC. Il n’en était pas à sa première dénonciation.

En 2014 déjà, note Cameroon Tribune, las d’attendre les remboursements de personnes physiques mais aussi morales, il avait saisi le Contrôle supérieur de l’Etat pour recouvrer ses fonds en souffrance. En 2012, il réclamait près de 53 milliards de FCFA à ses débiteurs. D’après les statistiques du CNC, le montant des créances brutes en souffrance se chiffre à 328 milliards de F au 31 décembre 2013, soit 14% du total des crédits-clientèle non-financiers.

L’on se rappelle que des établissements tels que Comeci, Fiffa, Capcol avaient entre autres comme motifs de banqueroute: le non remboursement de crédits.

Quelques actions sont néanmoins déjà entreprises par le gouvernement pour réduire au maximum ce fléau, notamment auprès des établissements de microfinances dont les créances en souffrance au 31 décembre 2017 cumulaient à 106,40 milliards de FCFA, soit près de 23% de leur portefeuille de crédits.

La Centrale des risques des établissements de microfinance (CREMF) dont l’objectif est de mieux évaluer la capacité de remboursement du prêteur a été mis en service en juin dernier, apprend-on.

Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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