Alors que la bataille des listes bat son plein dans les partis politiques pour l’élection des 70 sénateurs le 25 mars prochain, l’avenir politique des 30 autres nommés par Paul Biya reste incertain. Leur destin etant tributaire du décret présidentiel qui se veut discrétionnaire. En 2013, ils avaient acquis ce statut en raison d’une disposition légale conferée au président de la République. Leur mandat reste donc remis au secret du décret.
Même si le code électoral dispose en son article 214 alinéa 4 que le mandat des sénateurs nommés est renouvelable, sont-ils certains que le président leur renouvelera encore cette faveur ? Rien n’est moins sûr. Interrogés, quelques uns n’ont pas voulu se prononcer sur leur sort, préférant se remettre à la discrétion du chef de l’Etat, seul « juge de la personne et de l’opportunité », ont-ils globalement confié.
C’est donc dans un dilemme que se trouvent les 30 sénateurs nommés, au moment où leurs paires élus vont à nouveau séduire le collège électoral pour renouveller leurs mandats. Dans l’incertitude, certains sénateurs nommés confient vouloir se lancer dans la campagne. Mais le risque est grand. Certains n’ont ni d’encrage politique dans des régions à pourvoir, encore moins l’investiture de leurs partis. Plus grave, ce serait un acte de défiance au décret présidentiel en attendant patiemment le renouvellement du mandat par ce dernier. Une épreuve de nerfs dure à supporter pour ces derniers qui attendent désesperement une probable reconduction.