Cinq jours après sa libération-surprise, Awasum Mispa a conté sa récente mésaventure et celle de ses camarades. Ce mercredi matin sur l’antenne de Radio Equinoxe émettant de Douala, la présidente de l’organisation des femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) est revenue sur la manifestation inédite du 21novembre 2020. Elle a expliqué pourquoi nombre de femmes qui l’accompagnaient devant la résidence de Maurice Kamto au quartier Santa Barbara, à Yaoundé, avaient marché sans habits.
La jeune leader raconte que son groupe a été bien accueilli par les agents des forces de l’ordre trouvés sur place. Les choses se seraient ensuite compliquées avec l’arrivée de hauts gradés de la Police. «Les policiers que nous avons trouvés sur place ont fait preuve de collaboration. Mais dès que leur boss, les commissaires sont arrivés, ils étaient très sauvages, agressifs. Les mamans étaient assises pour attendre comme nous l’ont suggéré les policiers que nous avons trouvés sur place. L’un de ces commissaires a commencé à vouloir nous brutaliser. Il a demandé qu’on nous frappe avec des matraques», rapporte Awasum Mispa qui décrit ainsi la réaction des femmes sous ses ordres: «c’est là où les mamans, frustrées, se sont mises nues. Elles étaient en colère parce que parties de loin pour venir rendre visite à leur président, elles se sont vues empêchées de le faire par les forces de l’ordre. Elles se sont mises nues pour se défendre car elles n’avaient pas d’autre arme pour ce faire».
L’opposante décrie particulièrement l’attitude de certains policiers qu’elle rend responsables du débordement relevé. «Ces commissaires n’étaient même pas gentils. Ils n’aiment pas la paix. Les mamans étaient à genoux, pleurant, suppliant pour qu’on leur accorde 10 minutes pour saluer leur président national. Mais il a refusé et décidé de chasser les mamans. Le gouvernement dit que nous avons manifesté, mais ce sont eux qui nous ont obligées à le faire», justifie Awasum Mispa. Elle pense que si on les avait laissées allées voir Maurice Kamto et lui remettre des vivres, elles seraient rentrées «tranquillement» chez elles.