Salle John, Senior de la musique camerounaise, et ambassadeur de l’Ambas-bay, une danse traditionnelle du terroir, rythme phare du peuple Yabassi dans la région du Littoral, était de passage dans les studios de la radio ABK, le 4 août 2020. Les sorties médiatiques de l’artiste sont rares, mais quand il s’agit de parler de la situation de ses homologues, qui de mieux qu’un vétéran du 4e art, contemporain de Manu Dibango, pour décortiquer la complexité de la vie d’artiste

Chez nos confrères, l’auteur de «Wa domse» a surtout évoqué le rapport difficile qu’ont certains musiciens avec l’argent. Notamment leur manie de vivre au-dessus de leurs moyens financiers. Ce dernier est convaincu que malgré la quasi absence des droits d’auteurs dans l’industrie musicale camerounaise, l’artiste peut s’en sortir, s’il décide d’utiliser rationnellement ses revenus.

«Quand j’avais de l’argent, je dépensais 10% de ce que je gagnais, pas 90% comme mes collègues… Il ne faut pas tirer sur le ministère de la Culture car il nous aime… les aides aux artistes doivent toujours exister, pas pour tous. On ne doit pas que compter sur le ministère, car l’artiste peut lui-même s’en sortir, s’il met le paquet», pense-t-il.

D’après Salle John, c’est cette utilisation parcimonieuse de ses gains qui lui a permis de faire dignement face aux situations difficiles. Même si pour le moment, il avoue qu’il fait face à quelques difficultés financières.

«Celui qui sait bien vivre, c’est celui qui sait économiser. J’avais préparé la période des vaches maigres. Mais pour le moment tout est fini. Je n’ai plus d’argent dans les poches, mais j’ai des projets qui vont me rapporter», a-t-il indiqué.