Cameroun - Situation Sociopolitique: Près de 20 000 personnes (civils et militaires) ont été tuées depuis le début de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest selon le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 18-Feb-2020 - 14h53   3303                      
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Maximilienne Ngo Mbe Nkom, Directrice exécutif du REDHAC Archives
La directrice exécutive du REDHAC dresse un bilan alarmant de la crise dans le NOSO et présente quelques solutions.

Les réactions se multiplient après la mort de plusieurs civils dans des circonstances atroces, le 14 février 2020 dans le village Ngarbuh, situé dans la région du Nord-Ouest.  Des leaders politiques de l’opposition et de la société civile exigent l’ouverture d’une enquête afin d’établir les responsabilités et de poursuivre les auteurs de ces atrocités devant la justice.

Les morts enregistrés au cours de ce massacre, 5 selon le gouvernement et 22 selon le Bureau de coordination des Nations Unies, viennent grossir le nombre de personnes tuées depuis le déclenchement de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

S’il est difficile de donner les statistiques exactes compte tenu de l’interdiction formelle donnée par le Ministre de l’Administration M. Atanga Nji à laisser les ONG faire leur travail de documentation, «néanmoins au vu de nos investigations qui ne représentent forcément qu’une partie de la réalité, nous pouvons dire que: au moins 20 000 morts (populations et force de sécurité confondues) mais plus de 15000 innocents y compris les femmes, les bébés et les enfants», soutient la directrice exécutive du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale, Maximilienne Ngo Mbe, dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du 18 février 2020.

«Au moins 1500 personnes arrêtées et détenues arbitrairement à ce jour; des milliers de disparitions forcées et exécutions sommaires et/ou extrajudiciaires; les centaines de villages incendiés ; plus de 10 000 personnes en situation de crise humanitaire grave. Lorsqu’on évoque la thèse du génocide, ce n’est pas une plaisanterie», ajoute la directrice exécutive du REDHAC.

Comment mettre un terme à cette guerre ? Pour Maximilienne Ngo Mbe, la solution est simple. «Il faudrait que le président Paul Biya prenne le leadership pour déclarer solennellement: la Signature d’un accord de cesser le feu hors du Cameroun; le retrait des militaires dans les régions du NOSO, la libération de Ayuk Tabe et ses compagnons (avec la formule soit de libération sans condition ou sous résidence surveillée); la libération pure simple de tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de cette crise», propose-t-elle.

Pour elle, il faudrait également entamer une «négociation bilatérale pour trouver une solution inclusive et consensuelle aux revendications des séparatistes et des populations du NOSO; et enfin la mise en place d’une Commission mixte (société civile impartiale, Commission Nationale des Droits de l’Homme, le Centre des Nations Unies pour la Démocratie en Afrique Centrale) pour une enquête indépendante sous le contrôle strict de son Premier Ministre, afin que les enquêtes servent des recommandations efficaces pour la mise en place d’une Commission Vérité Justice Réconciliation, pour une réconciliation véritable et durable entre les Camerounais».

Auteur:
Béatrice KAZE
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