Cameroun - Société : Emprisonnés depuis trois ans pour avoir partagé une blague sur Boko Haram par SMS, trois lycéens font appel

Par Lore E. SOUHE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 18-Aug-2017 - 18h54   9562                      
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Elèves dans la cours d'un lycée Archives
Ils ont été condamnés par le Tribunal militaire d'une peine de dix ans en novembre 2016.

Afuh Nivelle Nfor, Azah Levis Gob et Fomusoh Ivo Feh, trois amis lycéens  ont été condamnés par le tribunal militaire en novembre 2016 à dix ans d'emprisonnement ferme pour avoir partagé par Sms une plaisanterie sur Boko Haram. D'après le quotidien Le Messager du vendredi 18 aout 2017, les avoctas des jeunes élèves ont décidé de faire appel. "Le Tribunal militaire n'a pas été juste dans sa décision et c'est pourquoi nous avons fait appel. Nous voulons que la Cour d 'appel réexamine l'affaire en partant de zéro", soutient la défense.

En effet, en décembre 2014, Azah Levis reçoit d'un ami le sms indiquant en anglais "Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement, avoir validé quatre matières et la réligion au Baccalauréat". Le jeune bachelier va alors transférer ce message à son ami Fomusoh Ivo, qui à son tour va le faire suivre à Afor Nivelle, élève en classe de première au lycée Bilingue de Deido à l'époque des faits. Un enseignant après avoir découvert le contenu de ce message, va alors alerter la police et les trois élèves seront mis aux arrêts et écroués à la prison centrale de Yaoundé. La sentence en première instance sera sans appel. Les trois jeunes gens vont écoper de dix ans d'emprisonnement ferme chacun.

Une condamnation que l'Organisation Non Gouvernementale Amnisty International va condamner et inviter à la libération des  jeunes élèves. "Fomusoh Ivo et ses deux amis n'auraient jamais dû être arrêtés pour avoir envoyé un texte sarcastique sur Boko Haram. Ils exerçaient leur droit à la liberté d'expression. Ivo et ses deux amis devraient libérés immédiatement et inconditionnellement", estime Illaria Allegrozzi, chercheuse pour l'ONG.

Pour les avocats des jeunes gens, "cette sentence ne se justifie pas sur le plan légal car il a été clairement démontré que le sms a été échangé dans un cadre amical sans lien avec l'organisation étrangère ou terroriste. Ces enfants ont déjà perdu trois années de leur vie, de leurs études. Ils sont psychologiquement atteints", peut-on lire dans le journal. Leur procès en appel était prévu le 17 août dernier.

Auteur:
Lore E. SOUHE
 @loresouheCIN
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