Vingt et un an après la mise sur pied d’un cadre de concertation entre patronats et syndicats pour aplanir leurs divergences, les deux parties viennent de s’accorder au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Des mouvements syndicaux tels la Cgtc, Csac, Ugtc et les patronats Gicam et Ecam ont signé ce 12 juillet 2021 la Charte nationale de dialogue social bipartite pour la protection de l’emploi.
Un aboutissement salué par les patronats. « Il est curieux de voir le patronat et les mouvements syndicaux signer une convention, parce qu’on a certainement des intérêts « divergents », alors on se demanderait ils s’entendent pourquoi ? Contre qui ? Nous avons la réponse, l’intérêt commun c’est l’emploi », a d’entrée de jeu indiqué Célestin Tawamba.
Le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) va par la suite expliquer que les enjeux de la transformation rapide de notre économie, des enjeux de la place encore plus faible de la ressource humaine dans le capital des entreprises, des enjeux intégrés avec l’arrivée de la Covid-19 dans notre capacité à nous inventer et se déployer avec certitude, « justifient l’intérêt à codifier ensemble le cadre de travail qui permet que nous puissions travailler en respectant un certain nombre de règles, d’où cette charte ».
« C’est un grand jour pour le monde du travail en général et les partenaires sociaux en particulier », s’est réjoui Isaac Bissala. Le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc) et porte-parole des syndicats se satisfait de cette première au Cameroun. La Charte nationale du dialogue social bipartite est constituée de plusieurs niveaux. Il s’agit de la Commission paritaire nationale qui a pour mission de prendre en charge les questions sociales relevant de la branche professionnelle, le comité d’entreprise qui est un organe paritaire composé de la moitié des représentants des mouvements syndicaux et l’autre moitié les représentants désignés par l’employeur. Composé de 10 représentants d’employeurs et 10 représentants d’organisations de travail, le bureau de la Commission paritaire est élu pour trois ans.
Sa présidence et sa vice-présidence sont assurées de manière rotative et la commission se réunit deux fois par an en session ordinaire et dispose d’un secrétariat permanent. Les ressources financières proviennent des organisations d’employeurs et des travailleurs, des dons, des appuis des partenaires techniques et financiers. La Charte nationale du dialogue sociale bipartite a pour missions d’assurer la sécurité sociale, l’hygiène, la santé et la sécurité au travail, la gouvernance de la prévoyance sociale conformément aux normes CIPRESS, la lutte contre le coronavirus, le VIH Sida, le paludisme, la tuberculose et toute autre pandémie sur le lieu du travail.