Cameroun – Trafic d’ivoire: La corruption accentue un commerce international sophistiqué

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Sep-2017 - 00h54   5600                      
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Des pointes d'ivoire saisies Archives
C’est le contenu d’un rapport de l’ONG «TRAFFIC» qui lève le voile sur les marchés d’ivoire en Afrique centrale.

Du bihebdomadaire Repères paru le mercredi 13 septembre 2017, il ressort qu’ « au cours des dernières années, l'Afrique centrale a été l'une des principales sources d'approvisionnement illégal en ivoire vers l'Afrique de l'Ouest et l' Asie», révèle l’organisation non gouvernementale spécialisée dans la lutte contre le commerce illicite de l’ivoire en Afrique, TRAFFIC.

Ledit rapport publié le 07 septembre 2017 est la première étude complète depuis près de 20 ans réalisée sur le phénomène dans cinq pays d’Afrique centrale notamment: Cameroun, République centrafricaine (RCA), Congo, République démocratique du Congo (RDC) et Gabon en 2007, 2009, 2014/2015. «Si dans cette sous-région, les marchés domestiques ouverts d’ivoire disparaissent en raison des efforts d'application de la loi et de la concurrence avec les réseaux criminels souterrains, un commerce international sophistiqué s’installe, favorisé par un haut niveau de corruption et une faible gouvernance», peut-on lire dans ce rapport.

«Les marchés ouverts à la vente illégale d’ivoire dans la sous-région disparaissaient ou deviennent souterrains, souvent face à la pression croissante des autorités qui mènent des opérations fréquentes d'application de la loi», indiquent des enquêteurs de «TRAFFIC» qui se faisaient passer pour des acheteurs sur les marchés et les ateliers d'ivoire, identifiés et connus dans tout le bassin du Congo.

Ainsi, l’on a enregistré au cours de cette enquête, «moins de 1kg de produits en ivoire exposés publiquement en 2014/2015 en RCA, au Congo, au Gabon et au Cameroun, contre environ 400 kg en 2007 et plus de 900 kg en 1999 dans les mêmes pays».

Par ailleurs, l’étude révèle une évolution des groupes d’acheteurs d’ivoire travaillé qui passe entre 2007 et 2009, d’acheteurs français, japonais, coréens, libanais, portugais, russes, espagnols et américains à 80% de Chinois, Malaisiens et Vietnamiens dès 2014. Sur les prix pratiqués dans les circuits illicites de l'ivoire brut au niveau local, l’on note une forte augmentation ces dernières années qui peut s’expliquer par la «forte demande et l'offre limitée due à l'exportation désormais faite par des réseaux et des syndicats transnationaux d'ivoire dotés de ressources financières plus importantes».

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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