Cameroun - Train de vie de l’Etat: Plus de 600 millions de FCFA de frais de carburant dépensés par le ministère de la Santé Publique en l’espace de trois mois

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 02-Dec-2020 - 09h04   6808                      
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Manaouda Malachie, Ministre de la Sante Capture d'ecran
L’information est révélée par le quotidien Le Messager édition du mercredi 2 décembre 2020.

Dans une enquête qu’il qualifie de «minutieuse», et qui s’appuie sur des documents de la paierie spécialisée du ministère de la Santé Publique et précisément du service de la comptabilité, le journal Le Messager révèle que du 28 septembre au 4 novembre 2020, soit en l’espace de trois mois, «plus de 600 millions de FCFA ont été débloqués pour l’achat du carburant dans les stations Total et Tradex».

D’après le journal fondé par feu Pius Njawé, ce faramineux montant est le fruit d’un fractionnement de marchés publics au mépris des règles des commissions de passation de marchés qui exigent que lorsqu’un marché est au-dessus de 5 millions, FCFA l’entreprise ou l’institution concernée doit automatiquement passer par un appel d’offres. «Toute chose qui n’a visiblement pas effleuré l’esprit du principal ordonnateur qu’est le ministre... Lui qui n’a pas boudé le plaisir d’embrasser le phénomène de fractionnement des marchés publics devenu un vieil exercice dans l’administration camerounaise», peut-on lire.

A propos du fractionnement de marchés publics, un ancien cadre de suivi à l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP), dont l’identité n’a pas été dévoilée, soutient que «c’est la grande tentation des gestionnaires. C’est une faute récurrente (…) C’est une faute qui peut être punie au pénal si on établit que le gestionnaire qui a fractionné le marché a des intérêts auprès de l’adjudicataire du marché».

Quoi qu’il en soit, poursuit Le Messager, «ce qui est plus intrigant c’est qu’il reste difficile de comprendre comment un montant aussi impressionnant peut être affecté uniquement à la rubrique carburant en si peu de temps. On aurait compris s’il s’agissait par exemple du ministère délégué à la présidence de la République chargé de la Défense où les priorités sont plus nombreuses et le champ d’intervention plus vaste avec notamment le déploiement des forces de défense et de sécurité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ou encore dans l’Extrême-Nord du pays où sévit la secte islamiste Boko Haram».

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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