Cameroun - Transport aérien: La Camair-Co a un chiffre d’affaires mensuel qui oscille entre 400 et 500 millions de FCFA alors que les charges s’élèvent à près de 5 milliards de FCFA par mois

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Sep-2016 - 19h33   52375                      
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Avion MA60 de Camair-Co Archives
Selon l’analyse d’Eloi Cyrille Tollo, expert des questions de transport et ancien Conseiller spécial de Jean Paul Nana Sandjo, ex Directeur Général (DG) de cette entreprise, il faut créer Camair-Co 2.0. C’est-à-dire une compagnie à taille réduite, moderne, qui fait la part belle aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).

Dans une interview accordée à Investir au Cameroun le lundi 26 septembre 2016, Eloi Cyrille Tollo, expert des questions de transport et ancien Conseiller spécial de Jean Paul Nana Sandjo, ex-DG de Camair-Co, souligne que même si Camair-Co se voit doter d’un nouveau Directeur Général chaque année, sur le plan stratégique, la compagnie a une vision, des missions et des valeurs. «Mais, au regard du comportement des directeurs généraux qui ont suivi, certains se sont trompés sur les ambitions et les actions à décliner pour matérialiser cette vision», déplore-t-il.

Pour l’expert, lorsqu’on lit le plan de relance 2014-2015 proposé par Monsieur Nana Sandjo, on se rend vite compte qu’il y a une inadéquation entre la vision de 2013 qu’il postule et les choix opérationnels qu’il propose. «Vous ne pouvez pas devenir une compagnie leader avec de vieux Boeings de type 757 ou alors 737-400 qui ont une moyenne d’âge de 30 ans. Cela n’a aucun sens, surtout quand on sait que l’ex-Camair a utilisé ces avions dès le début des années 80, il y a 36 ans», indique Eloi Cyrille Tollo.

Selon lui, les problèmes organisationnels relèvent de l’incapacité des managements successifs à établir un organigramme conforme aux standards. Plus grave, depuis des mois, explique-t-il, «c’est l’État qui paie les salaires de près de 900 employés, soit 560 millions de FCFA mensuels, pour un chiffre d’affaires qui oscille entre 400 et 500 millions de FCFA,alors que les charges s’élèvent à près de 5 milliards de FCFA par mois. C’est aussi lui qui paie la maintenance des avions ou les loyers des aéronefs loués».

Il faut, dit-il, rapidement faire un downsizing (réduire la taille). «C’est ce que font toutes les entreprises en difficulté (…) Je dirai même qu’il faut créer Camair-Co 2.0. C’est-à-dire une compagnie à taille réduite, moderne, qui fait la part belle aux NTIC», indique Eloi Cyrille Tollo.

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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