Y a-t-il un complot de l’Autorité Aéronautique du Cameroun (CCAA) contre la Cameroon Airlines Corporation (CAMAIR-CO) ? L’Œil du Sahel répond par l’affirme. Le bihebdomadaire en kiosque ce 27 juin 2016, soutient que la CCAA et son Directeur Général, Paule Avomo Assoumou Koki, sont à l’origine de la suspension des vols de la compagnie nationale aérienne vers l’Union Européenne.

L’Agence Européenne pour la Sécurité de l’Aviation (EASA), a édicté il y a quelques mois, de nouvelles règles à respecter, pour les transporteurs qui survolent son espace aérien. «Ainsi, tout transporteur aérien devant effectuer des dessertes vers les pays de l’Union doit se conformer à cette nouvelle réglementation, au plus tard en novembre 2016. Et notamment, en obtenant une certification européenne dite EASA», explique le journal.

L’Œil du Sahel indique que, «dans la volonté manifeste de CAMAIR-CO de se conformer à cette certification de l’Union Européenne, elle a créé en son sein une task force (détachement spécial NDLR) pour mener à bien le processus. Et surtout, préparer dans le cadre de cette certification, la rencontre EASA/CAMAIR-CO qui aura lieu le 26 juillet 2016 à Cologne, en Allemagne. Comme, il est de coutume, le transporteur national se doit de transmettre un certain nombre de documents au régulateur européen au plus tard le 21 juin 2016 à minuit. Ce à quoi CAMAIR-CO s’est conformée, comme l’attestent des accusés de réception délivrés par EASA».

Contre toute attente, la compagnie nationale aérienne reçoit le 21 juin 2016, une lettre de suspension de ses vols vers le vieux continent. Dans sa correspondance, souligne L’Œil du Sahel, «Paule Assoumou Koki, Directeur Général de la CCAA, évoque l’impréparation de CAMAIR-CO et la non-transmission de la documentation exigée par EASA».

Faux, affirme-t-on à CAMAIR-CO. Selon une source au sein de l’entreprise,  «on estime que cette suspension est arbitraire et par conséquent ne saurait se justifier. On ne peut pas parler d’impréparation à plus d’un mois de l’échéance d’une rencontre alors que toutes nos équipes sont en plein travail pour les besoins de la cause».

Une autre source à la direction générale de CAMAIR-CO renchérit: «Les raisons avancées par la CCAA, qui n’a pas qualité pour nous suspendre des vols vers l’Europe, sont essentiellement factices. Outre le fait que nous avons transmis dans les délais prescrits la documentation requise par le régulateur européen qui ne s’en plaint d’ailleurs pas».

Afin de démêler l’écheveau, une rencontre serait prévue ce 27 juin à Malabo entre l’EASA, CAMAIR-CO et la CCAA, en marge de la semaine africaine de l’aviation civile.