L’appel lancé lundi par le journaliste de la télévision Vision 4 Ernest Obama demandant au Délégué général à la Sureté nationale de traquer tous les camerounais de la diaspora et ceux qui partagent leurs publications  « dénigrant » le Cameroun et ses personnalités sur les réseaux sociaux continue de faire des vagues. Après Boris Bertolt, Abdelaziz Mounde et plusieurs autres camerounais d'ici et de la diaspora, c’était au tour de l’artiste engagé, le « Général Valsero » de s’exprimer sur le sujet. Dans une vidéo live qu’il a réalisée mardi sur sa page Facebook officielle, il a accusé Vision 4 et ses journalistes de vouloir nous « replonger dans l’époque sombre du Rwanda entre les Hutu et les Tutsis ». « Cette date va rester planquer dans ma mémoire. Le 24 juillet 2017, je crois que le Cameroun a vécu un des moments les plus effroyables et le plus effrayants de sa télévision. C'est-à-dire que des journalistes nous ont encore replongés dans l’époque sombre du Rwanda entre les Hutu et les Tutsis. Des gens avec le pouvoir de parler, des gens avec l’attention des millions de camerounais, n’ont pas eu le recul de peser ce qui sort de leurs bouches. » A-t-il déploré.

Dans son speech, Valsero dénonce surtout  l’attitude complice  de deux « éminents » collègues du journaliste mis en cause, à savoir : Jean Jacques Ze et  Xavier Messe. L’artiste camerounais se dit d’autant plus déçu qu’il s’attendait à ce que le recrutement de ces deux barons de la presse camerounaise permette finalement  à cette chaine de s'inscrire  sur la voie du respect de l’éthique et de la déontologie . « Je voulais interpeller mon ami Jean-Jacques Ze... Je suis extrêmement perturbé par ton attitude parce que pendant des années, tu as été quand même une référence. Je n’arrive pas à comprendre comment ça peut se passer devant toi et toi, tu ne fais rien. Ce monsieur t’a même dit que si on te soupçonnait d’être l’ami qui a quand même partagé quelque chose qui est contre le Gouvernement, on devrait t’arrêter. Je crois que tu ne devrais pas être à côté de lui ce jour-là parce que tu as beaucoup d’amis. Je suis ton ami Jean Jacques, je n’ai rien compris. Tu ne m’as même pas protégé, tu n’as protégé personne. Pourtant, je crois qu’il y a plein de gens qui croient en toi et tout ça. Je n’ai pas compris, je n’ai pas compris pourquoi tu n’as rien dit… tu es juste resté là, tu as baissé ta tête. Je n’ai rien compris.» A-t-il regretté.

Il s’adresse  ensuite à Xavier Messe. « La deuxième personne qui me perturbe le plus dans cette affaire, c’est Xavier (Messe). Toi tu n’es pas mon ami mais tu es mon grand frère Xavier Messe. Tu n’es pas seulement mon ami. Je crois que j’ai été employé animateur et j’ai travaillé pour cette télévision que j’appellerai aujourd’hui avec beaucoup de mépris la télévision des milles collines... On m’a dit que t’es un grand responsable de cette télévision. Ça veut dire qu’en quelque sorte, tu es responsable de ce qu’on dit à l’antenne sur cette télévision. Tu es même un maitre sur ce truck. Pourquoi tu n’as rien dit ? Pourquoi tu ne fais rien ? Je veux comprendre... tu as permis qu’on fasse la haine, la chasse aux sorcières, qu’on nous replonge dans les années sombres où la moindre liberté d’expression aurait été traquée et coupée à la machette. Tu n’as rien dit frère. Rien du tout. Pourtant, c’était aussi ça qu’on croyait, que quand tu irais dans cette télévision, tu y amènerais un peu d’éthique, un peu de savoir-faire, un peu de connaissances. Mais on est plongé à l’intérieur des heures sombres du Tribalisme, de la division et de la haine. Et tu ne dis rien. C’est totalement perturbant parce que continuer d’envenimer, semer les graines de la haine et de la discorde, tu n’as pas arrêté ce massacre. Pourquoi tu ne l’as pas fait ? Je crois que la première personne responsable au jour d’aujourd’hui, plus que l’autre bonhomme qui a raconté sa vie sur cette télévision, je ne lui ferais pas l’honneur de dire son nom, tu n’as rien fait alors que tu es son patron, son chef. Ça veut dire que tu le cautionnes. Ça veut dire que tu es responsable. »

Valsero invite ses compatriotes à dissiper leur colère afin de ne pas tomber dans le piège que veulent tendre « ces petits agents qui commencent à se servir de la télévision pour semer les graines de la haine, de la division au sein d’une population ». «  On doit pouvoir rester lucide pour dire : attention, on vient de dépasser un autre cap… Quand quelqu’un vient dire à la télé qu’on va aller acheter la machette, ça veut dire quoi au 21^ème siècle ?… Parfois je me dis que ces mecs font ça express, ils font ça pour qu’on dise qu’on est ridicules ou qu’on a tellement de limites de réflexion qu’on va décider d’aller prendre la machette. C’est des petits fous, ils disent que chacun doit aller acheter la machette pour découper le voisin », conseille le chanteur.

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