Cameroun - Tribunal/Amadou Vamoulké (Ex DG de la CRTV): «Quel cynisme il faut avoir pour m’empêcher d’aller me faire soigner à l’étranger…»  

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 05-Dec-2019 - 12h42   5261                      
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Amadou Vamoulke, ancien DG de la CRTV Archives
Dans une opinion publiée dans les colonnes de Kalara, l’ancien Directeur général de la Cameroon Radio and Television estime que la décision de le maintenir en prison malgré sa demande de mise en liberté provisoire risque d’aggraver son état de santé.

 

Les avocats de l’ancien directeur général de la CRTV, Amadou Vamoulké, ont introduit une demande de mise en liberté provisoire de leur client depuis deux mois. Cette demande a été rejetée le 28 novembre 2019 par le Tribunal Criminel Spécial (TCS).

«La liberté provisoire qu’ils sollicitaient avait pour objectif de permettre à leur client, très malade ces derniers mois, d’aller se faire soigner à l’étranger. Un rapport médical de l’hôpital central de Yaoundé et un autre rapport de l’hôpital américain de Paris ont attesté que l’ancien DG nécessite une prise en charge hors du Cameroun. Les juges du TCS ont estimé que l’ancien directeur de la CRTV qui est poursuivi pour un détournement présumé des deniers publics pendant sa gestion à la CRTV n’est pas éligible à cette demande, étant donné qu’il peut écoper d’une condamnation à vie», peut-on lire dans les colonnes du quotidien Le Jour édition du 4 décembre 2019.

La décision du TCS a exaspéré l’ex-DG de la CRTV qui a dénoncé «la cabale judicaire dont il fait l’objet depuis son arrestation en juillet 2016».

«Quel cynisme il faut avoir pour m’empêcher d’aller me faire soigner à l’étranger alors même que les spécialistes camerounais et étrangers ont souligné l’extrême gravité de la neuropathie sévère dont je souffre désormais? Ces mêmes experts ont demandé mon évacuation sanitaire compte tenu de l’absence des infrastructures nécessaires au Cameroun et du risque avéré de paralysie. C’est encore sans doute la hiérarchie qui a décidé le 28 novembre  2019 de me priver non seulement de ma liberté mais aussi de toute l’assistance sanitaire dont j’ai besoin. Le tribunal a encore dû se résoudre à «obéir» au mépris de la loi et à rejeter ma demande de mise en liberté provisoire, qui s’imposait pourtant sur les plans humanitaire et juridique», a affirmé l’ex DG.

Pour lui, sa procédure judiciaire au TCS est «une comédie».  «S’il parle de comédie c’est parce que l’accusé estime que depuis son arrestation en juillet 2016 jusqu’à ce jour, aucune charge crédible n’a été retenue contre lui...Sur 25 audiences déjà programmées, il y’a déjà eu 24 renvois sans que les débats dans cette affaire ne s’ouvrent», précise Le Jour.

«Quel Dieu ai-je offensé et quel prix paierai-je pour ma rédemption? L’esclave d’alors n’avait pas de réponse, pas plus que moi aujourd’hui, puisque je ne saurais me satisfaire de celle que me donne la justice de mon pays: «détournements de deniers publics par gonflement artificiel de la redevance audio-visuelle » au seul profil de la CRTV que je dirigeais alors», dénonce Amadou Vamoulké.

L’ancien directeur général de la Cameroon Radio and Televison ajoute qu’il «a été établi qu’il n’y avait, ni gonflement, ni perte d’argent. La redevance audio-visuelle est un impôt destiné à financer l’audio-visuel public. Cet argent est géré par le trésorier payeur général. Qui peut penser que venant de la CRTV, j’aurais pu m’introduire dans ses services pour y manipuler ses livres comptables et ainsi gonfler les chiffres qui s’y trouvaient. Et dès lors que la justice d’ici l’a admis contre tout bon sens, je ne peux que subir les plus de trois années d’emprisonnement illégal au regard de mon statut acquis d’inculpé libre».

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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