Cameroun: Un membre du comité de vigilance d'Amchidé (Extrême-nord) accusé de terrorisme

Par Lore E. SOUHE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 25-Jul-2017 - 14h11   8018                      
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Des menottes empêchent à un détenu de comparaître devant le Tribunal Archives
Cet "espion"de la Brigade d'Invention Rapide (BIR) est soupçonné de n'avoir pas signalé un appel téléphonique, qu'il aurait reçu d'un adepte de de Boko Haram.

Une fois la guerre déclarée contre Boko Haram par l'Etat cameroun, c'est toute la nation qui s'est engagée comme elle peut pour lutter contre les exactons de la nébuleuse. Parmi elles, Ahmed Ali Taiga, un cultivateur qui va intégrer les rangs du comité de vigilance d'Amchidé, son village natal situé dans le département du Mayo Sava, région de l'Extrême-nord. C'est ainsi quy'il deviendra un informateur du BIR, une unité d'élite de la Défense nationale.

Prenant son engagement à coeur, il mettait à la disposition de ce bataillon les informations glanées sur les agissements de la secte islamistes, ceci pendant trois ans. Malheureusement, le 6 décembre 2015, Ahmed affirme qu'il a été interpellé puis mis aux arrêts par le Colonel Lade, commandant du BIR dans la localité de Maroua-Salak. L'officier supérieur lui reproche non seulement d'avoir été en communication avec Aba Kourouma, un terroriste, mais surtout de n'avoir pas signalé ladite conversation au commandant, peut-on lire dans l'hebdomadaire Kalara du lundi 24 juillet 2017.

Depuis lors, il croupit à la prison centrale de Yaoundé et il répond des faits de complicité de terrorisme présumé devant le tribunal militaire de Yaoundé. Le 11 juillet dernier, l'accusé qui plaide non coupable a expliqué au cours de sa comparution devant le tribunal que c'est la deuxième fois qu'il est mis aux arrêts pour terrorisme.  Il affirme par ailleurs avoir de "bons rapports " avec le terroriste en question. En 2005, il lui aurait même construit sa maison mais soutient mordicus avoir rompu tout contact avec lui lorsqu'il a appris qu'il avait basculé dans le camp terroriste.

Pour ce qui est du coup de fil en question, Ahmed affirme que le terroriste ne savait pas qu'il appartenait à un comité de vigilance et l'aurait appelé à deux reprises pour lui demander de l'aider à amener sa famille le retrouver en brousse. Dans une autre version, il soutient que le terroriste l'a plutôt appelé pour le menacer de mort.
La représentante du ministère public qui trouve que son témoignange va dans tous les sens,  a suggéré au tribunal de trouver un interprète en fufulde, la langue de l'accusée, afin que soient mieux cernés ses propos. La prochaine audience aura lieu le 7 août prochain, à laquelle devra également comparaître le Colonel Lade, pour sa version des faits.

Auteur:
Lore E. SOUHE
 @loresouheCIN
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