C’est un drame qui prend de l’ampleur au fil du temps que la justice tarde à l’élucider. Au point de susciter depuis quelques jours une pétition titrée « Justice pour le jeune étudiant Rochinel Nguefack, battu à mort à l’université de Yaoundé I ». La pétition, lancée par les proches et amis de la victime, vise à contraindre la justice d’établir les responsabilités de cet odieux meurtre commis le 28 septembre 2018 au campus de l’université de Yaoundé I. Ce jour là, apprend-on des sources, Valery Rochinel Nguefack Zenkeng, étudiant de 20 ans, inscrit au niveau 2 des Biosciences de la Faculté de Sciences de l’Université de Yaoundé I, est battu à mort par Njikam, plus connu sous le pseudonyme (Mohamed), ancien militaire et membre de la police dudit campus.
A l’origine du drame, relatent des témoins, une histoire de port de casquette. Alors que le Pr Nola dispense son cours, il demande à Nguefack de hotter sa casquette de la tête. Le jeune étudiant refuse de s’exécuter immédiatement, contraignant l’enseignant à recourir à la police du campus. Pris de peur à l’arrivée du vigile, l’étudiant s’exécute finalement et garde sa casquette dans son sac. Pas suffisant pour Njikam qui en profite pour le rouer de coups jusqu’à sa mort. Alerté, le père de la victime se déporte au campus pour prendre les nouvelles de son fils auprès du recteur. En vain. Il est éconduit. L’affaire fait grand bruit au point où l’administration de l’université dit avoir interpellé le présumé assassin.
Mais l’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (ADDEC) est montée au créneau pour dénoncer cet assassinat. Selon des sources concordantes, le présumé assassin serait toujours en liberté au sein du campus. Les parents de la victime ont porté plainte contre le bourreau de leur fils, le recteur et l’université. Une autopsie, apprend-on, a été opérée sur la victime dont les résultats n’ont pas été révélés. En attendant que l’enquête prospère et établisse les responsabilités dans ce drame, Rochinel Nguefack a été inhumé le 12 octobre dernier à Baleveng dans l’Ouest du pays. Sauf que depuis lors, la justice piétine et l’opinion publique qui a appris cette triste affaire à la faveur de sa médiatisation, attend que justice soit rendue.