Cameroun - Vaccin contre Ebola: Un essai du vaccin annoncé au Cameroun divise les opinions

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
Yaounde - 02-Nov-2015 - 17h09   51950                      
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Le test du vaccin ChAd3-EBO-Z serait, pour certains, un moyen d’inoculer le virus aux personnes saines.

Vendredi 30 octobre 2015 le Ministre de la Santé (MINSANTE) André Mama Fouda a annoncé que le Cameroun a été choisi parmi les 5 pays africains qui devront servir de cobayes pour les essais de phase 2 du vaccin ChAd3-EBO-Z. Un échantillon de 3000 “volontaires” adultes est visé pour administration par voie intramusculaire d”une dose de vaccin expérimental. Les laboratoires GlaxoSmith-Kline ont jugé les résultats expérimentaux sur des macaques -une espèce connue de singe- concluants.

Les populations du Mali, du Sénégal, du Nigeria, du Ghana et du Cameroun sont donc la cible de cette phase expérimentale du vaccin sur l’Homme. D’après le Quotidien Emergence du lundi 2 novembre 2015, la moitié de ces sujets recevra le vaccin au premier jour, alors que l’autre moitié recevra un placebo avant de subir une injection de vaccin 6 mois plutard.

La décision de conduire l’essai au Cameroun a été prise, car, la population sera différente de la population incluse dans les études de phase 1 et pour garantir une population d’étude se rapprochant le plus possible de la population globale ciblée pour un vaccin éventuel de protection contre la maladie a virus Ebola en Afrique Centrale”, explique Andre Mama Fouda MINSANTE.

Pour lui, bien que n’ayant pas été touche par l’épidémie, la position géographique du Cameroun lui octroie le droit de faire partie de cette liste de pays car étant proche des pays ayant été touchés par l’épidémie.

Par contre, pour un biologiste, enseignant a la faculté de médecine de Yaoundé, qui a requis l’anonymat, rien ne prouve alors que ce n’est pas le virus d’Ebola qui vient être inoculé en lieu et et place du vaccin en question. “Quand on parle de vaccin, il s’agit d’une preparation qui a été faite a base du virus, des antitoxines du microbe qui ont été extraites. Autrement dit, ce sont des anatoxines du microbe qu’on inocule a l’être vivant afin qu’il puisse resister contre les toxines que le virus pourrait produire”, confie-t-il dans les colonnes du journal.

Pour le biologiste, le vaccin pourrait plutôt rendre les organismes vulnérables au virus de la fièvre Ebola. “Cela a été le cas du Synosil qui avait été employé comme pour le virus du SIDA avec les prostituées a Douala”.

Par ailleurs le Gouvernement camerounais rassure qu’en cas d’urgence, “un système de référence au centre des urgences de Yaounde, au centre hospitalier d’Essos et a l’hôpital régional de Bamenda est envisagé(…) pour prendre en charge ou indemniser les candidats aux essais”. Ce qui n’est pas pour rassurer le biologiste car d’après lui, “en parlant d’épidémie virale, le fonctionnement d’une veritable cellule d’urgence ne correspond pas a ce que nous voyons au Cameroun”, renchérit-il.

La vétusté des centres hospitaliers au Cameroun ne sont pas vraiment un gage de sécurité sanitaire quant a la maitrise des échantillons cibles. A en croire les lignes du journal les laboratoires auraient beaucoup a gagner dans ce genre de “business du vaccin et il est “impensable et inadmissible qu’on teste un vaccin dans un pays a propos d’une maladie qui n’existe pas dans ledit pays”, lit-on.

Le virus Ebola a surgi il y a deux ans en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée Conakry. Jusqu’ici, aucun cas n’a été détecté au Cameroun.

Pour cette raison, les biologistes pourraient penser que les essais du vaccin anti-Ebola ne serait qu’un moyen de faire des rentrées d’argent dans les caisses de l’Etat, au détriment de la santé des populations. L’épidémie d’Ebola a déja fait 2097 morts en Afrique de L’Ouest d’après un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié le 15 septembre 2015.

Géraldine IVAHA

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
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