Cameroun - Vie chère: Dans la région de l’Extrême-Nord, les prix des céréales flambent en raison des achats massifs des ONG opérant au Cameroun, au Tchad et au Soudan

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 11-Aug-2020 - 08h45   1571                      
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Maïs dans le PIDMA, (c) archives Maïs dans le PIDMA, (c) archives
Les prix sont passés du double au triple.

Les populations de la région de l’Extrême-Nord ne savent plus à quels saints se vouer. Ces dernières s’inquiètent instamment de la flambée inquiétante des prix des céréales, qui connaissent une hausse déraisonnable au fur et à mesure que les jours défilent. Maïs, sorgho ou mil, c’est à qui pourra débourser le plus d’argent, qui peut désormais s’en procurer.

«Dans les marchés de Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord, le prix du sac de 120kg de maïs, communément appelé L8, est passé de de 18 000 à 24 000 FCFA soit une hausse de 6000 FCFA. A Kousseri, ville frontalière au Tchad, la même quantité de maïs est désormais vendue à 27 000 FCFA, contre 17 000. Il Y a quelques semaines. Dans le même temps, le sac de mil a atteint 23 000 FCFA, contre 12 000 FCFA il y a 3 mois», lit-on dans les colonnes du trihebdomadaire l’œil du Sahel en kiosque le lundi 10 août 2020.

Interrogés, les commerçants convoquent le renchérissement des coûts du transport entre les villes et les principaux bassins de production, l’impraticabilité des routes en saison des pluies, pour justifier  la hausse des prix des céréales. En outre, certains grossistes sont également soupçonnés de créer des pénuries artificielles pour des fins de spéculation. Pourtant, à la délégation régionale du Commerce de la région de l’Extrême-Nord, on parle plutôt  des achats massifs des organisations non gouvernementales qui opèrent dans les zones de conflits.

«Les ONG achètent en masse ces denrées alimentaires, pour satisfaire la demande des populations des zones de conflits. (…) Cette année, nous-mêmes ne sommes pas sortis des affres de Boko Haram, mais ces ONG approvisionnent des zones plus lointaines, notamment les régions de l’Adamaoua et de l’Est, dont les populations ont les mêmes habitudes alimentaires que les nôtres. Bien plus, ces ONG vont jusqu’à approvisionner une partie des zones en conflit de notre voisin, le Tchad, mais également au Soudan», a expliqué à nos confrères de l’œil du Sahel, Boubakari Abdoulaye, le délégué régional du Commerce pour l’Extreme-Nord

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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