Cameroun: Wilfried SIEWE, Allemand d’origine camerounaise, détenu à la prison de Kondengui

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Mar-2019 - 13h04   12526                      
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Prison centrale de Kondengui Archives
Selon son épouse, il a été arrêté au motif de préparatifs dangereux.

Rien ne laissait présager de ce que le  séjour de Wilfried SIEWE au Cameroun  serait marqué par un passage par la case prison.  C’est le 2 février dernier que le germano-camerounais et sa famille atterrissent au Cameroun.

 Tout se déroule sans incident jusqu’au 18 février, jour de son retour en Allemagne. Le chef de famille entreprend de prendre de dernières photos souvenirs. C’est ainsi qu’il sera arrêté au centre administratif, pendant qu’il prenait lesdites photos, apprend-on dans les colonnes du Trihebdomadaire L’œil Du Sahel édition du 13 mars 2019.

 Il est arrêté, interrogé et il lui est demandé de supprimer lesdites photos. «Ce qu’il fait en s’excusant, arguant qu’il ne savait pas qu’il était interdit de photographier ces endroits», poursuit le journal. Sa caméra et son téléphone seront fouillés. Les éléments de la police découvrent dans son téléphone, des vidéos de la marche du 26 janvier dernier à Berlin.

 Les éléments de la police vont également récupérer, «4 passeports, le sien, celui de son épouse, togolaise d’origine et ceux de ses deux enfants. Mais aussi, deux livres qu’il avait commandés et a récupérés en revenant à la maison: l’urgence de la pensée du Pr. Maurice Kamto et un autre du Pr. Titus Edzoa».

 Aux environs de 14h, Wilfried Siewe est embarqué et conduit au commissariat central n° 1. Ce n’est qu’à 20 h, qu’il réussit à joindre sa femme.

«Nous nous y sommes rendus, mais on nous a fait comprendre qu’il n’y était pas. Nous avons alors entrepris de faire le tour des autres commissariats et pendant ce temps, j’ai reçu un autre appel de lui qui me disait de revenir sur nos pas, qu’il est bel et bien au commissariat central. Il ne nous a même pas été permis de communiquer vraiment, juste des échanges basiques, comment il allait, s’il ne lui a été fait aucun mal. Nous apprendrons que depuis 14 h, il est affamé et assoiffé, mais assailli de questions, sans cesse, et sans avocat. Il  n’a naturellement voulu rien dire», raconte l’épouse.

 Trois jours après son arrestation, le domicile familial a été perquisitionné, «sans mandat et sans avocat. Ils ont emporté son ordinateur  portable». Après le commissariat central, il a été conduit à la police judiciaire puis déferré  à la prison centrale de Yaoundé.

 Entre temps, sa femme a été appelée et son passeport ainsi que celui de ses enfants lui ont été remis: «c’est à cette occasion que j’ai pu voir qu’il était marqué sur un PV, qu’il a été arrêté au motif de préparatifs dangereux», soutient son épouse.

Son audition par le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé, prévu pour se tenir le 7 mars , n’a toujours pas eu lieu jusqu’ici, affirme L’œil Du Sahel.

L’épouse de Wilfried Siewe a saisi le consulat qui suit le dossier et l’accompagne dans ses démarches.

 

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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