Cameroun/France – Polémique: L’écrivain Franco-Camerounais Gaston Kelman déclare qu’Alain Foka n’aurait pas dû inviter Calibri Calibro à son émission du 10 Mai 2020

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-May-2020 - 14h53   8728                      
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Gaston Kelman archives
L’homme de lettres ne reconnaît pas au chef de la Brigade Anti-Sardinards le statut de lanceur d’alertes comme le désignait le présentateur du « Débat Africain ». Il voit plutôt en lui un activiste.

Gaston Kelman pas d’accord avec Alain Foka sur l’invitation d’Abdoulaye Thiam alias Calibri Calibro sur le plateau de la dernière édition du « Débat Africain » programme dominical diffusé sur Radio France Internationale (RFI). L’écrivain français d’origine camerounais est revenu sur le sujet quelques heures plus tard peu après y avoir consacré mercredi 13 Mai 2020 sa chronique  intitulée « La chronique du confiné ». « J’ai été interpellé ici où là parce que dans ma chronique sur notre radio ABK mercredi 13 mai 2020, j’aurais contesté la présence du « lanceur d’alerte » camerounais invité par Alain Foka sur les antennes de RFI avec d’autres de ses « collègues » de divers pays africains. En effet j’ai dit que j’aurais souhaité que dans la situation sociale et politique que traverse notre pays aujourd’hui, le journaliste invitât plutôt des hommes politiques. Il m’a été fort opportunément rappelé que l’émission était ouverte aux lanceurs d’alertes. Pour certains, je n’aurais pas fait preuve d’humilité, m’érigeant en censeur d’un journaliste libre du choix de ses invités. Peut-être », entame-t-il son propos.

L’auteur du best-seller « Je suis Noir et je n’aime pas le Manioc » poursuit en déclarant que contrairement aux autres invités du programme animé par Alain Foka, Calibri Calibro n’a rien du lanceur d’alerte et qu’il n’avait rien à faire dans une émission consacrée à ce type d’acteurs sociaux. « Pour revenir au lanceur d’alerte, je vous concède sans peine que c’est cette catégorie qui était invitée il n’y a pas longtemps par Monsieur Foka. Je ne connaissais pas les hauts faits des autres, ils les ont présentés. Il y a notamment cette dame médecin qui ferait des choses dans son pays. Mais si l’émission était donc ouverte aux lanceurs d’alerte, le Camerounais qui se fait appeler Calibri Calibro n’y avait pas sa place. Il y a ici une manifeste et intolérable faute lexicale dans la préjudiciable confusion entre lanceur d’alerte et activiste », dénonce Gaston Kelman.

 Il croit savoir que Calibri Calibri revendique la qualité d’activiste et que c’est sous  cette étiquette « qu’il se serait présenté à Monsieur Macron au salon de l’agriculture de Paris ». Pour l’écrivain « l’activisme est une catégorie qui ratisse très large et revendique l’action directe, parfois violente jusqu’au terrorisme ». C’est une catégorie qui, selon lui, « correspond donc bien à la BAS (Brigade anti-sardinards, organisation que dirige Calibri Calibro) ». Tout le contraire du lanceur d’alerte qui, écrit-il «est une catégorie récente qui revendique la réflexion accompagnant la non-violence. Pacifiste, il alerte la société sur les dangers qui la menacent. Ses armes sont souvent des pétitions mais il peut aussi enfreindre la loi dans la divulgation de certains secrets d’état qu’il aurait en sa possession et dont il penserait qu’ils pourraient nuire à l’humanité. Le lanceur d’alerte est souvent un spécialiste solitaire (informaticien) là où l’activiste évolue en bande. »

Voici dans son intégralité la seconde partie de « la chronique du confiné » écrite par  Gaston Kelman le 13 Mai 2020   

 

 

 

Par Gaston KELMAN - Ecrivain:

CALIBRI AVAIT-IL SA PLACE SUR LE PLATEAU D’ALAIN FOKA ?

J’ai été interpellé ici où là parce que dans ma chronique sur notre radio ABK mercredi 13 mai 2020, j’aurais contesté la présence du « lanceur d’alerte » camerounais invité par Alain Foka sur les antennes de RFI avec d’autres de ses « collègues » de divers pays africains. En effet j’ai dit que j’aurais souhaité que dans la situation sociale et politique que traverse notre pays aujourd’hui, le journaliste invitât plutôt des hommes politiques. Il m’a été fort opportunément rappelé que l’émission était ouverte aux lanceurs d’alertes. Pour certains, je n’aurais pas fait preuve d’humilité, m’érigeant en censeur d’un journaliste libre du choix de ses invités. Peut-être.

Je suis très pointilleux sur la justesse du mot à utiliser. Il n’y a pas longtemps on me reprochait aussi la présence fréquente du mot « imbécile » parmi les épithètes que j’attribuais à mes semblables. J’ai pris le temps d’expliquer que c’était le mot exact, que je ne pouvais pas, pour plaire au public, user d’édulcorations linguistiques. Comme disait Brassens, quand on est con, on est con. J’ai pris un certain plaisir à établir la hiérarchie des personnes peu sociables en partant du pauvre idiot(des villages ou des villes) pour arriver au vrai salaud en passant par l’imbécile (parfois) heureux ou le triste con. Ce n’est pas la même chose.

Pour revenir au lanceur d’alerte, je vous concède sans peine que c’est cette catégorie qui était invitée il n’y a pas longtemps par Monsieur Foka. Je ne connaissais pas les hauts faits des autres, ils les ont présentés. Il y a notamment cette dame médecin qui ferait des choses dans son pays. Mais si l’émission était donc ouverte aux lanceurs d’alerte, le Camerounais qui se fait appeler Calibri Calibro n’y avait pas sa place. Il y a ici une manifeste et intolérable faute lexicale dans la préjudiciable confusion entre lanceur d’alerte et activiste. J’ai d’ailleurs cru comprendre que ce Monsieur revendique cette catégorie. On m’a dit que c’est sous l’étiquette de cette corporation qu’il se serait présenté à Monsieur Macron au salon de l’agriculture de Paris. Il se dit qu’il revendique la paternité et la direction d’un certain groupe la BAS, qui aurait à son actif des actes dont je vous laisse juge : sac des ambassades camerounaises (on parle aussi de vols), intimidation des artistes dont le seul tort serait de ne pas penser comme eux en soutenant un candidat qui ne leur plairait pas. L’activisme est une catégorie qui ratisse très large et revendique l’action directe, parfois violente jusqu’au terrorisme. Cette catégorie correspond donc bien à la BAS.
Le lanceur d’alerte est une catégorie récente qui revendique la réflexion accompagnant la non-violence. Pacifiste, il alerte la société sur les dangers qui la menacent. Ses armes sont souvent des pétitions mais il peut aussi enfreindre la loi dans la divulgation de certains secrets d’état qu’il aurait en sa possession et dont il penserait qu’ils pourraient nuire à l’humanité. Le lanceur d’alerte est souvent un spécialiste solitaire (informaticien) là où l’activiste évolue en bande. Quand vous aurez lu l’histoire d’Edward Snowden, alors vous comprendrez le gouffre qu’il y a entre l’activiste et le lanceur d’alerte et vous direz avec moi que le fondateur et principal animateur de la BAS n’avait pas sa place dans une invitation réservée au lanceurs d’alerte. En plus de ses actes qui en sont loin, dans ses sorties publiques il ne se présente pas comme tel.

Je tiens encore à m’excuser de la confusion que mes propos ont pu créer dans les esprits et vous promets beaucoup plus de clarté à l’avenir, au micro de notre radio ABK, ce turbo de l’info si cher à nous tous, et à moi en particulier au point de me tirer de ma torpeur de cette hibernation au doux nom de confinement.

 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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